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Grippe (saisonnière)

Grippe : une fièvre et une toux brutales qui mettent les malades au lit

La grippe est une infection virale et respiratoire très contagieuse dont la principale caractéristique est « d’agripper » brutalement les malades. En dehors de son caractère incapacitant, la grippe peut être à l’origine de complications graves, en particulier chez les sujets les plus fragiles, les femmes enceintes, les nouveaux-nés et les malades souffrant d’une maladie chronique.

Jovanmandic/istock
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Des mots pour les maux

La grippe saisonnière est aussi appelée influenza.
On parle aussi de grippe épidémique ou de grippe commune.
La grippe pandémique est une épidémie intense au niveau mondial.
La grippe aviaire est une grippe qui est provoquée par un virus qui touche les oiseaux, les poulets et les canards contre lequel les humains ne sont généralement pas protégés.
La grippe ne doit pas être banalisée et elle est différente du rhume ou du coup de froid.

Qu'est-ce que la grippe saisonnière ?

La grippe est une infection respiratoire aiguë causée par un virus respiratoire. Elle est très contagieuse et survient donc au cours « d’épidémies » qui touchent un grand nombre de personnes chaque hiver en France et dans l’hémisphère nord. Elle peut durer jusqu’au printemps et peut parfois co-exister en janvier, février avec une épidémie de gastro-entérite. Souvent considérée comme bénigne, la grippe peut cependant entraîner des complications graves chez les personnes fragiles et certaines populations à risque.
Lors d’une infection, les virus de la grippe vont contaminer le malade par voie respiratoire. Inhalés avec l’air infecté, les virus vont se déposer sur les cellules qui tapissent la surface des voies respiratoires : la gorge et les bronches. Grâce à certaines protéines qui sont à leur surface (« hémaglutinine » et « neuraminidase »), les virus vont pouvoir se fixer sur ces cellules puis les pénétrer. Une fois à l’intérieur de la cellule respiratoire, le virus va détourner les capacités de synthèse de cette cellule pour que celle-ci se mette à fabriquer (en les dupliquant) tous les composants nécessaires à la fabrication de plusieurs virus de la grippe. Une fois assemblés, ces nouveaux virus vont faire exploser la cellule, se répandre dans les voies respiratoires et coloniser d’autres cellules. Les conséquences de l’infection de la grippe résultent de ce cycle : la destruction des cellules respiratoires met à nu les tissus de la gorge et des bronches et provoque des rhinites, des angines, des pharyngites et des bronchites qui peuvent ensuite se surinfecter par des bactéries.

Qu’est-ce qu’une épidémie de grippe ?

On parle « d’épidémie » de grippe lorsque le nombre de malades infectés dépasse un seuil défini par les organismes internationaux de surveillance de la grippe. Il s’agit donc d’un grand nombre de malades et celui-ci varie en fonction des pays.
Lorsque le nombre des malades infectés est encore plus important et que la maladie se propage rapidement dans plusieurs régions du monde, on parle alors d’une « pandémie ». Cela se produit lorsqu’une nouvelle souche du virus de la grippe apparaît, le plus souvent suite à la combinaison d’un virus grippal humain avec un virus grippal animal.
En effet, la particularité du virus de la grippe est qu’il change chaque année (les médecins disent qu’il « mute ») : en se mélangeant avec des virus grippaux d’origine animale, le virus modifie les protéines qui sont exprimées à sa surface (« hémaglutinine » et « neuraminidase »), ce qui fait qu’il n’est pas, ou très mal, reconnu par les systèmes de défense de l’organisme (anticorps et globules blancs). En cas de changement mineur, c’est une épidémie plus où moins forte. En cas de changement majeur, c’est une pandémie avec des risques très sérieux.

Pourquoi s’agit-il d’un virus si particulier ?

Le virus de la grippe appartient à la famille des « virus influenza ». Il en existe trois « types », comprenant chacun plusieurs « souches » : type A, B ou C, qui évoluent d’une année sur l’autre, en fonction des croisements du virus humain avec les virus animaux.
Les virus des groupes A et B ont une structure proche et sont recouverts de protéines de surface appelées hémaglutinines (H) et neuraminidases (N) qui permettent de les identifier simplement. Les virus de type A sont classés selon leurs protéines de surface (ex. : H1N1, H3N2…).
Le type A est le plus dangereux car il peut se modifier de façon importante. Il engendre des épidémies et, trois ou quatre fois par siècle, une pandémie. Le type B est le plus fréquent. Il est responsable d’épidémies. Le type C est moins agressif et n’est pas source d’épidémie.
Les virus de la grippe survivent plus longtemps à l’extérieur de l’organisme lorsque les températures chutent, c’est la raison pour laquelle les épidémies saisonnières surviennent en hiver dans les climats tempérés.?
L’agressivité du virus de la grippe est essentiellement lié à ses changements constants du matériel génétique contenu dans le noyau qui font que l’aspect antigénique du virus change et que les défenses immunitaires de l’organisme ne sont pas préparées, même si la personne concernée a fait la grippe l’année précédente. C’est pourquoi la composition des vaccins change chaque année pour être adaptée au virus circulant et être efficace.

Quelle est la différence entre grippe saisonnière et grippe aviaire ?

Des virus grippaux de type A, différents de ceux de l’homme, sont retrouvés en permanence chez différentes espèces animales, et notamment chez les porcs, les chevaux et les oiseaux. Ces virus entrent donc régulièrement en contact avec les virus humains et peuvent se mélanger avec eux s’ils infectent la même cellule (échanges de fractions d’ADN ou « gènes »), ce qui induit des changements d’aspect et de fonctionnement chez les virus humains. Les réservoirs animaux jouent un rôle important dans l’apparition de nouveaux types de virus chez l’homme. C’est pourquoi les pandémies de grippe prennent souvent naissance en Extrême-Orient, où la population très dense vit en contact étroit avec les animaux et, en particulier, les poulets et les canards qui sont vendus vivants sur les marchés.
Les oiseaux servent donc de « réservoir » à tous les sous-types de virus A. Chez les oiseaux, les virus se multiplient principalement dans les intestins (d’où l’excrétion de grandes quantités de virus dans les fientes) et dans l’appareil respiratoire, notamment chez les volailles. Chez les porcs et les chevaux, le virus se multiplie au niveau respiratoire et provoque une maladie respiratoire similaire à celle de l’homme.
La grippe aviaire se caractérise chez les volailles par l’apparition brutale d’une maladie grave dont le taux de mortalité peut avoisiner les 100 % en 48 heures. Le virus ne se contente pas d’affecter le seul système respiratoire et digestif, comme pour la forme bénigne : il envahit aussi de nombreux autres organes et tissus, et peut provoquer des hémorragies internes massives. La transmission entre poulets est très importante, d’où les mesures drastiques d’abattage.
L’épisode de « la grippe du poulet », survenue à Hong-Kong en 1997, a montré que, en cas de contact étroit entre l’homme et les volailles vivantes sur des marchés, des virus aviaires pouvaient directement infecter les hommes (inhalation de poussière de fiente de poulet infecté) et provoquer des grippes sévères : durant cette épidémie, 18 personnes ont été contaminées et 6 en sont mortes, mais il n’y a pas eu de transmission interhumaine de ces virus car ce virus ne disposait pas les aptitudes nécessaires pour passer d’un humain à un autre. En mars 2009, une nouvelle souche de virus grippal A(H1N1)2009 est apparue au Mexique et se propage rapidement dans le monde. Elle est causée par un virus A(H1N1) issu d’un réassortiment inédit entre des virus d’origine porcine, aviaire et humaine, ce qui explique la forte susceptibilité de la population à ce nouveau variant. En France métropolitaine, entre 13 et 24 % de la population a été infectée contre habituellement 3 à 8 % pour la grippe saisonnière.
Ainsi, la crainte principale des spécialistes de la grippe est qu’un homme infecté par un virus humain de la grippe soit également contaminé par un virus aviaire avec le risque que ces 2 virus se mélangent et donnent un virus hybride : très pathogène pour l’homme et capable d’une transmission interhumaine aisée, il serait alors à même de déclencher une pandémie gravissime.

Comment attrape-t-on la grippe commune ?

Quelle que soit la souche du virus de la grippe en circulation, la transmission entre les humains (« interhumaine »)  se fait essentiellement par voie aérienne : une personne contaminée projette des gouttelettes de salive dans l’air ambiant, en parlant, en toussant ou en éternuant (jusqu’à plus d’un mètre de distance !) et ces virus peuvent être inhalés par d’autres personnes, présentes dans la même pièce, qui seront contaminées à leur tour. Après la contamination par le virus de la grippe, la maladie se déclare dans les 48 heures en moyenne. Le malade reste contagieux pour les autres, jusqu’à cinq jours après le début des premiers signes chez l’adulte et sept jours chez l’enfant.
C’est le mécanisme principal de contamination, mais celle-ci peut également se faire par le contact avec des mains et des objets souillés par des gouttelettes de salive (poignées de porte, tables...). Cela souligne l’importance d’isoler les sujets infectés en les laissant à domicile, mais aussi de suivre les recommandations d’hygiène pour éviter la dissémination du virus : le malade doit tousser, éternuer ou se moucher dans un mouchoir jetable et il doit se laver les mains pour ne pas déposer les virus qui peuvent survivre quelques heures sur sa main ou un objet qu’il aura touché. Pour les sujets qui ne sont pas malades, il leur est conseillé de se laver fréquemment les mains en période d’épidémie et d’éviter les malades. Mais le meilleur moyen d’éviter la propagation de la maladie est la vaccination et cette vaccination préventive est particulièrement importante pour les sujets qui sont en contact avec les malades, les personnes âgées et les enfants.

Quelles sont les complications de la grippe ?

Chez les adultes jeunes et les enfants en bonne santé, la guérison se fait habituellement en une semaine, mais une fatigue peut fréquemment persister pendant les trois ou quatre semaines suivantes. Une toux sèche peut également persister durant deux semaines : elle est liée à une hyperréactivité bronchique, du même type que celle que l’on peut retrouver dans l’asthme, mais transitoire.
Chez les personnes fragiles (sujets âgés, immunodéprimés, femmes enceintes…) ou ayant une maladie chronique (diabète, insuffisance cardiaque, respiratoire ou rénale…), la grippe est moins bien supportée, elle est souvent plus sévère et des complications peuvent survenir : une infection pulmonaire bactérienne grave (ou « pneumonie ») ou une décompensation ou une aggravation de la maladie chronique préexistante (diabète, insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale, mucoviscidose...).
Les nourrissons, en particulier ceux de moins de six mois, ont également des risques accrus de complications. Toutefois, comme ils ne peuvent pas encore bénéficier du vaccin, ils doivent être protégés par leurs proches grâce aux « gestes barrière ». Pour les plus fragiles d’entre eux (prématurés porteurs de séquelles pulmonaires, enfants atteints de cardiopathie congénitale ou de déficit immunitaire congénital), la vaccination de leur entourage familial proche est recommandée.
Certains virus déclenchent des réactions très forte des défenses immunitaires qui peuvent dépasser leur objectif et détruire les cellules des alvéoles respiratoires dans le poumon, ce qui peut conduire à un syndrome de détresse respiratoire, le malade risquant de mourir asphyxié s’il n’est pas pris en charge dans un centre spécialisé.