- Il y a environ 70.000 fractures de la hanche en France chaque année.
- Des chercheurs ont découvert un lien entre le lieu de résidence et la récupération après la blessure.
- Les patients vivant dans des quartiers défavorisés avaient une convalescence plus longue.
Près de 70.000 fractures de la hanche surviennent en France chaque année. Dans 9 cas sur 10, il s’agit d’une personne âgée et son autonomie est mise à risque. Il est donc essentiel d’identifier les éléments qui peuvent retarder ou compliquer la guérison.
Les chercheurs de l’école de médecine de l’université du Maryland viennent justement de repérer que le lieu d'habitation du patient impacte sa récupération après une fracture de la hanche. Selon leur données, les personnes âgées qui vivent dans des quartiers économiquement défavorisés, passent plus de temps à l'hôpital ou dans un établissement de soins.
Fracture de la hanche : habiter un quartier défavorisé impact la guérison
Pour cette étude présentée dans la revue JAMA Network Open, les chercheurs ont passé en revue les dossiers de plus de 52.000 personnes âgées ayant été opérées pour une fracture de la hanche. Ils ont également classé le lieu de résidence des patients par niveau de privation économique.
Ils ont constaté que les patients qui vivaient dans un quartier défavorisé, passaient environ 23 jours de moins chez eux au cours de l’année après leur blessure que ceux résidant dans une zone plus privilégiée. Et leur absence du domicile n’avait rien à voir avec un départ en vacances ou des occupations en ville. Pour les scientifiques, les jours à la maison sont un indicateur d’autonomie. Il correspond au nombre de jours où une personne est en vie et pas dans un hôpital, une maison de retraite ou un autre établissement de soins.
"Le contexte du lieu de vie est un facteur déterminant de la santé, mais il est souvent négligé dans les recherches sur les fractures de la hanche", souligne Pr Jason R. Falvey, auteur principal de l'étude. "Les personnes âgées vivant dans des quartiers comme West Baltimore (quartier défavorisé de la ville de Baltimore, NDLR) sont confrontées à des difficultés accrues : un accès limité aux services de rééducation, un soutien insuffisant pour les aidants et des facteurs liés au quartier, comme des trottoirs dégradés, qui entravent leurs déplacements. Ces réalités rendent plus difficile le rétablissement de leur autonomie après une fracture de la hanche."
Il faut des programmes adaptés aux réalités communautaires
Pour les chercheurs, leur étude montre qu’il est nécessaire de prendre des mesures pour réduire les difficultés rencontrées par les patients défavorisés ayant souffert d’une fracture de la hanche pendant leur guérison.
"Ces résultats soulignent l’urgence de mettre en place des programmes de rétablissement adaptés aux réalités communautaires et des interventions politiques qui dépassent le cadre hospitalier", conclut le Dr Falvey dans un communiqué. "En investissant dans les ressources communautaires, le soutien aux aidants et des infrastructures des quartiers, nous pouvons aider davantage de personnes âgées à se rétablir et à vieillir chez elles, quel que soit leur lieu de résidence."



