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QUESTION D'ACTU

Gynécologie

SOPK : la contraception, une solution sans risques ?

Associée ou non à la metformine, la pilule contraceptive réduit les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques sans augmenter le risque de syndrome métabolique, facteur de risque de maladies cardiaques et de diabète.

SOPK : la contraception, une solution sans risques ? areeya_ann/iStock




L'ESSENTIEL
  • La prévalence du syndrome métabolique est similaire chez les patientes souffrant de SOPK et ayant un IMC élevé ayant pris la pilule, la metformine ou les deux durant 24 semaines.
  • Les femmes prenant la pilule contraceptive présentent de légères réductions de poids, de tour de taille et de graisse abdominale par rapport à leur état initial.
  • La metformine seule ne réduit le risque de syndrome métabolique et est associée à des effets secondaires gastro-intestinaux fréquents, notamment la diarrhée.

À ce jour, il n’existe de remède pour guérir le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), dont souffre 6 à 13 % des femmes en âge de procréer. Le traitement de cette maladie, se manifestant par des cycles menstruels irréguliers ou absents, une prise de poids, de l'acné, une pilosité excessive au niveau du visage et du corps, est donc uniquement symptomatique. Pour les patientes, dont le risque de syndrome métabolique (maladies cardiaques, diabète, cholestérol) est élevé, les médecins prescrivent souvent une contraception orale. Cependant, "le rapport bénéfice/risque de l'utilisation de contraceptifs oraux combinés et/ou de la metformine (possédant des effets antihyperglycémiants) pour la prise en charge globale du SOPK chez les femmes obèses n'est pas clair", selon des chercheurs de l’université de Pennsylvanie (États-Unis).

La pilule à faible dose traite les symptômes du SOPK sans augmenter la prévalence du syndrome métabolique

En l'absence de preuves solides sur l'impact de ces médicaments de première intention sur le risque de maladie cardiovasculaire, ces derniers ont mené une étude au cours de laquelle ils ont recruté 240 femmes, âgées de 18 à 40 ans, atteintes du SOPK hyperandrogénique (c’est-à-dire produisant excessivement de la testostérone, ce qui se traduit notamment par une hyperpilosité, de l’acné et une chute des cheveux). Les participantes avaient un IMC élevé (compris entre 25 kg/m2 et 48 kg/m2). Celles-ci ont été réparties aléatoirement en trois groupes et ont reçu soit une pilule contraceptive, soit de la metformine, soit les deux, pendant 24 semaines.

La prévalence globale du syndrome métabolique, un ensemble de troubles qui augmentent le risque de maladies cardiovasculaires et de diabète, était de 31 % au départ et comparable entre les groupes. Après l’intervention, elle était similaire dans les trois groupes. Dans le détail, la prévalence était de 26,2 % chez les patients ayant bénéficié de la metformine, de 28,8 % chez celles ayant utilisé des contraceptifs oraux combinés et de 28,6 % dans les femmes ayant prix les deux. Le tour de taille, l'IMC et la masse graisseuse androïde ont diminué dans le groupe ayant reçu la pilule contraception, tandis qu'aucun changement statistiquement significatif n'a été observé pour ces paramètres dans le groupe sous metformine seule. Dans les groupes metformine et combinaison de traitements, la majorité des volontaires (64 %) ont signalé des diarrhées, tandis que 24,1 % des patientes du groupe contraception ont signalé des saignements utérins.

SOPK : la contraception orale, une option sûre et efficace

"Nos résultats peuvent contribuer à orienter les décisions thérapeutiques immédiatement. Les médecins peuvent aider les patients à simplifier et à personnaliser leur traitement tout en équilibrant l'impact des médicaments sur leur qualité de vie", ont conclu les auteurs de l’étude publiée dans la revue Plos Medicine.

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