- L’ANSM alerte sur les dangers des anti-inflammatoires en cas d’infection hivernale.
- L’ibuprofène et le kétoprofène peuvent masquer les symptômes d’une infection bactérienne (streptocoque, pneumocoque).
- Le paracétamol est à privilégier pour éviter les complications graves.
Quand fièvre et courbatures s'invitent en hiver, notre premier réflexe est souvent de sortir une boîte d'ibuprofène. Mais est-ce vraiment la meilleure option ? Dans un communiqué publié mercredi 17 décembre, les autorités de santé mettent en garde : en cas d’infection hivernale, le paracétamol doit être préféré.
Des risques graves souvent sous-estimés
Dans un contexte d’épidémie de grippe saisonnière qui touche presque toutes les régions françaises, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) renouvelle son alerte : les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène ou le kétoprofène, peuvent aggraver certaines infections bactériennes (streptocoque, pneumocoque). En masquant les symptômes, ils retardent en effet la mise en place d’un traitement adapté, et des complications sévères peuvent survenir.
L’ANSM précise : "Des cas d'infections bactériennes graves dans un contexte de prise d'un anti-inflammatoire non stéroïdien pendant un épisode infectieux nous sont régulièrement rapportés". Entre janvier 2019 et juin 2023, 162 cas graves liés à l'ibuprofène et 54 au kétoprofène ont été enregistrés. Ces cas incluent des sepsis, des chocs septiques, des méningites et des infections cutanées sévères. Douze personnes en sont mortes, parmi elles, des enfants et de jeunes adultes en bonne santé. "Dans la plupart des cas, elles avaient pris de l'ibuprofène pour des symptômes grippaux ou des infections ORL (angine, otite), ou du kétoprofène pour des douleurs (entorses, articulations)", selon l'agence.
Pourquoi ces complications ?
Les bactéries comme les streptocoques ou les pneumocoques, souvent responsables d’angines, otites ou bronchites, peuvent proliférer davantage lorsque les signes de l’infection sont masqués. Le patient se sent faussement soulagé, au risque de ne pas consulter à temps. Les anti-inflammatoires devient alors un facteur aggravant.
"Le paracétamol est toujours à privilégier en première intention", insiste l’ANSM, s’adressant autant aux patients qu’aux médecins et pharmaciens. En 2019 déjà, l’agence avait tiré la sonnette d’alarme sur une utilisation excessive ou inappropriée de ces médicaments anti-inflammatoires en cas de symptômes grippaux.


