- Désigner le soutien-gorge comme un facteur de cancer du sein ne repose pas sur des bases scientifiques solides.
- En porter un ou non n’influe en rien sur le risque de la maladie.
- Afin de réduire les risques de cancer du sein, les femmes peuvent adopter des gestes simples et adapter leurs habitudes de vie.
"Éviter les soutien-gorge noirs par temps chaud", "ne pas porter un soutien-gorge en dormant", "ne pas porter régulièrement un soutien-gorge avec armatures"… Ces conseils pour éviter le cancer du sein sont partagés sur les réseaux sociaux, selon l’AFP. Ce n’est pas la première fois que le lien entre le port du soutien et le risque de cancer du sein est mis en avant par les internautes. Cette idée reçue, qui circule depuis une vingtaine d’années selon la cellule Canal Détox de l’Inserm, est née dans les années 90. Dans un ouvrage, écrit par le médecin américain Sydney Singer, "qui n’a jamais été examinée par des experts ni publiée dans une revue à comité de lecture", ce dernier a émis une hypothèse : "le port du soutien-gorge avec armatures entraverait la circulation lymphatique, empêcherait l’évacuation des 'toxines' et offrirait un terrain idéal pour la formation de tumeurs." À la même période, une étude indiquait que les femmes pré-ménopausées et portant un soutien-gorge auraient été plus souvent atteintes de cancer du sein que celles qui n’en portaient pas, selon l’Institut National de Cancer.
"Aucun aspect du port du soutien-gorge n'était associé" au cancer du sein
Jusqu’à ce jour, cette rumeur ne repose pas sur des bases scientifiques solides. En 2014, une étude, relayée par l’Inserm et l’Institut National de Cancer, a évalué l’association entre les diverses habitudes de port du soutien-gorge et le risque de cancer du sein chez 1.500 patientes ménopausées. "Aucun aspect du port du soutien-gorge, y compris la taille du bonnet, la récence, le nombre moyen d'heures par jour pendant lesquelles il est porté, le port d'un soutien-gorge à armatures ou l'âge auquel le port régulier du soutien-gorge a commencé, n'était associé au risque de carcinome canalaire invasif ou de carcinome lobulaire invasif", peut-on lire dans les résultats qui "n'ont pas confirmé l'existence d'un lien entre le port du soutien-gorge et l'augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées."
D’après l’AFP, plus récemment, l’American Cancer Society a précisé que "les facteurs non associés au risque de cancer du sein comprennent l'avortement, le port d'un soutien-gorge et les implants mammaires, bien que ces derniers puissent obstruer les images mammographiques et doivent être signalés lors de la prise de rendez-vous afin que des clichés supplémentaires puissent être pris."
Cancer du sein : comment réduire le risque ?
L’Institut National du Cancer rappelle que le fait d’adopter des gestes simples et d’adapter ses habitudes de vie peut réduire le risque de cancer du sein. En s’appuyant sur des preuves scientifiques, il conseille de :
- Diminuer sa consommation d’alcool (maximum 2 verres par jour et pas tous les jours), de viande rouge et de charcuterie
- Adopter une alimentation variée et équilibrée (consommer des aliments riches en fruits, légumes frais mais aussi secs et des céréales complètes)
- Pratiquer une activité physique régulière de 30 minutes par jour,
- Ne pas fumer
- Examiner et de palper régulièrement ses seins, de les faire examiner tous les ans par un médecin
- Consulter au plus tôt le médecin en cas de modifications du sein
- Participer au dépistage organisé du cancer du sein



