- L'exposition professionnelle à certaines fibres textiles pourrait être associée à un risque accru de cancer du sein.
- Un lien possible entre l'exposition aux fibres de coton et les tumeurs mammaires à la ménopause a été mis en évidence.
- L'association était plus marquée lorsque l'exposition survenait avant l'âge de 36 ans ou avant la première grossesse menée à terme.
De nombreuses professions font face à des risques accrus de cancer en raison des produits et des matériaux utilisés pendant leur activité. Les employées du textile semblent faire partie de ces populations à risque.
Une étude de l’université de Montréal révèle que certaines fibres textiles en milieu professionnel pourraient augmenter le risque de cancer du sein chez les femmes ménopausées.
Cancer du sein : l’exposition professionnelle aux fibres de coton liée à un risque accru
Afin de vérifier les risques des femmes qui travaillent dans le textile, l'équipe a suivi 1248 participantes ménopausées âgées de 47 à 75 ans et résidant sur l’île de Montréal. 661 de ces volontaires avaient un cancer du sein. Les autres étaient en bonne santé.
Ces femmes ont toutes répondu à un questionnaire sur leur vie professionnelle et leurs habitudes de vie. "Pour l’évaluation de l'exposition aux fibres textiles, deux hygiénistes du travail ont examiné l'historique professionnel de toutes les participantes sans savoir si elles étaient atteintes de cancer ou faisaient partie du groupe témoin", précise le communiqué.
Les fibres analysées comprenaient des fibres naturelles (coton, laine, lin, soie), des fibres synthétiques (polyester, rayonne, nylon, acrylique) et des fibres textiles traitées, c'est-à-dire ayant subi un traitement chimique par teinture ou finition.
L’analyse des données a mis en lumière un seul lien significatif : les femmes ayant été exposées aux fibres de coton affichaient un risque de tumeur mammaire 42 % plus élevé que les autres. "Toutefois, cette association devenait plus marquée lorsque l'exposition survenait avant l'âge de 36 ans ou avant la première grossesse menée à terme, le risque atteignant alors 63 %", soulignent les auteurs.
"Cette observation revêt une importance particulière, puisque les tissus mammaires sont encore en prolifération durant cette période de la vie", ajoute Vikki Ho qui a dirigé l’étude. De plus, une association possible a également été repérée pour les fibres textiles traitées lorsque l'exposition se produisait durant cette même fenêtre temporelle. Le risque était 39 % plus élevé.
Des études supplémentaires pour confirmer les résultats
Les chercheurs précisent que ces résultats doivent être traités avec prudence, notamment, car le nombre de participantes exposées à certaines fibres étaient assez faibles. Ce qui réduit la puissance statistique des analyses. Cependant, leurs travaux appellent à la prudence et devraient inciter à mener des études de cohorte suivant un grand nombre de travailleuses du textile.
"Nos résultats indiquent qu'une attention particulière devrait être accordée aux expositions professionnelles aux fibres de coton et aux fibres textiles traitées, particulièrement chez les jeunes travailleuses, conclut Vikki Ho. L'évolution rapide des procédés justifie une surveillance accrue et des études épidémiologiques supplémentaires tenant compte du statut ménopausique, des types biomoléculaires des tumeurs et des fenêtres temporelles d'exposition."



