- Le tissu adipeux épicardique est une couche de graisse présente dans le coeur.
- Lorsque sa quantité est importante, le risque de lésions est plus élevé après un infarctus du myocarde.
- Cela serait lié à ses effets inflammatoires.
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde. Elles sont responsables de plus de 17 millions de décès chaque année. Dans 85 % des cas, l’infarctus du myocarde est en cause : il s’agit d’une nécrose du muscle cardiaque, consécutive à un manque d’irrigation sanguine.
Selon des chercheurs allemands, un facteur de risque pourrait contribuer à augmenter la mortalité. Leurs travaux sont présentés au congrès de l’Association européenne d’imagerie cardiovasculaire (EACVI), une branche de la Société européenne de cardiologie (ESC).
Qu’est-ce que le tissu adipeux épicardique, responsable de complications de l’infarctus du myocarde ?
"La mortalité après un infarctus du myocarde est largement déterminée par l'étendue des lésions du myocarde, le muscle cardiaque, précise Clara Hagedorn, du CHU de Göttingen en Allemagne. La caractérisation des facteurs de risque influençant la gravité de ces lésions pourrait permettre d'identifier les patients les plus à risque." Avec son équipe, elle s’est intéressée au tissu adipeux épicardique (TAE), la couche de graisse située entre le myocarde et la paroi interne du cœur, entourant directement les artères coronaires. "Dans certaines conditions pathologiques, le TAE libère des médiateurs inflammatoires, entraînant une infiltration du myocarde et une vasoconstriction. (…) On sait déjà que le tissu adipeux épicardique (TAE) est associé à la maladie coronarienne et aux événements cardiovasculaires majeurs", indiquent les auteurs.
Dans leurs travaux, ils ont cherché à comprendre les liens entre le volume de TAE et l’étendue des lésions myocardiques après un infarctus du myocarde. Ils ont recruté 1.168 patients ayant subi un infarctus du myocarde. Pour chacun d’entre eux, une IRM avait été réalisée dans les 10 jours suivant l’intervention.
Infarctus du myocarde : quantifier le tissu adipeux pour prévenir les risques
"Nous avons pu démontrer que les patients présentant un volume de TAE accru présentaient des lésions myocardiques aiguës plus importantes après un infarctus du myocarde", résume Clara Hagedorn. Selon elle, quantifier le volume du TAE à l’aide d'un IRM cardiaque pourrait être une stratégie déterminante dans l'évaluation du risque cardiovasculaire. Pour le confirmer, d’autres études plus vastes seront nécessaires.



