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Oncologie

Cancer de la gorge : cette technique peut améliorer les chances de survie des patients

Grâce à la protonthérapie, une forme de radiothérapie ultraprécise, les adultes atteints d'un cancer oropharyngé peuvent vivre plus longtemps et souffrir de moins d'effets secondaires.

Cancer de la gorge : cette technique peut améliorer les chances de survie des patients AndreyPopov/iStock




L'ESSENTIEL
  • Utilisée depuis des années chez l'enfant, la protonthérapie nécessite des faisceaux de protons, des particules chargées qui peuvent s'arrêter à une certaine profondeur, ce qui permet une irradiation plus ciblée.
  • Chez les patients souffrant d’un cancer de la gorge, cette technique améliore le taux de survie global à cinq ans.
  • En outre, elle diminue de 13 % le risque de troubles graves de la déglutition et de plus de 13 % le recours à l'alimentation par voie entérale.

La radiothérapie est une composante essentielle du traitement du cancer de la gorge, qui touche plus de 15.000 personnes chaque année selon le CHU de Rouen. "La toxicité de la radiothérapie photonique de pointe actuelle (qui utilise les rayons X pour traiter les cancers), la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité (une technique moderne de radiothérapie par photons qui cible précisément les tumeurs tout en limitant l'exposition des tissus sains environnants), a incité à la recherche de thérapies alternatives moins toxiques. La protonthérapie représente une alternative susceptible de réduire l'intensité du traitement", ont indiqué des chercheurs de l’University of Texas MD Anderson Cancer Center (États-Unis).

Cancer de la gorge : 221 patients ont bénéficié de la protonthérapie

Dans une nouvelle étude, ces derniers ont voulu tester l’efficacité de la protonthérapie, une forme de radiothérapie ultraprécise utilisée depuis des années chez l'enfant. D’après l’Institut Curie, cette technique a recours à des faisceaux de protons. "Les protons traversent le corps pour déposer quasiment toute leur énergie à une profondeur donnée (là où se situe la tumeur), sans aller au-delà. La tumeur reçoit donc un pic d’irradiation très important, tandis que les tissus sains situés en amont et derrière elle sont très peu touchés. Ils suivent une trajectoire relativement droite et se dispersent peu sur les côtés (faible diffusion latérale). Les tissus sains situés autour de la tumeur sont ainsi épargnés."

Pour comparer la protonthérapie à la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité, l’équipe a recruté 440 personnes, âgées de plus de 18 ans, souffrant d’un cancer oropharyngé du 10 octobre 2013 au 1er mai 2022. Parmi eux, 221 ont bénéficié de la protonthérapie et 219 de la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité. Tous les participants ont été traités par radiothérapie à une dose de 70 Gy en 33 fractions, ciblant la tumeur primitive et les adénopathies cervicales. Le type, le schéma et la dose du traitement systémique d'induction ou concomitant ont été choisis localement par le comité de concertation multidisciplinaire de chaque établissement, qui s’est appuyé sur les recommandations internationales.

De meilleures chances de survie et moins d’effets secondaires avec la protonthérapie

Les résultats, publiés dans la revue The Lancet, ont montré que la protonthérapie affaiblissait le système immunitaire de 15 % de moins que la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité. Elle réduisait également de 13 % le risque de troubles graves de la déglutition et de plus de 13 % le recours à l'alimentation par sonde. "Le bénéfice en termes de survie n'est apparu qu'à trois ans et n'était pleinement significatif qu'à cinq ans." D’après les auteurs, le taux de survie global à cinq ans était de 91 % avec la protonthérapie et de 81 % avec la radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité.

Au cours de l’intervention, neuf décès liés au traitement, dont six dans le groupe radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité et trois dans le groupe protonthérapie, ont été enregistrés. "Vingt-sept décès par progression de la maladie sont survenus : 18 dans le groupe radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité et neuf dans le groupe protonthérapie." En termes d’effets secondaires, une lymphopénie sévère (un nombre anormalement faible de lymphocytes dans le sang) était plus fréquente dans le groupe radiothérapie conformationnelle avec modulation d'intensité, de même que la xérostomie (sensation de bouche sèche).

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