- En 2024, le nombre d'IVG réalisées en France a augmenté pour atteindre 252.000.
- Quatre IVG sur cinq sont médicamenteuses.
- Pour la première fois en 2024, les sages-femmes ont réalisé davantage d’IVG que les médecins libéraux.
En 2024, 252.000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été pratiquées en France. Cela représente une hausse de 8.000 interventions supplémentaires par rapport à l’année précédente. Toutefois, l’Institut Nationale d’Études Démographiques (Ined) à l’origine de ce rapport annuel a remarqué un autre détail : pour la première fois, les sages-femmes ont réalisé plus d’IVG que les médecins.
IVG : les sages-femmes sont en première ligne
Sur les 252.000 IVG effectuées en 2024, 4 sur 5 étaient médicamenteuses. Cette méthode, autorisée jusqu’à la fin de la 7e semaine de grossesse, repose sur la prise de deux médicaments différents. Et la majorité d’entre eux ont été réalisés avec l’aide d’une sage-femme. Ces professionnelles de la santé en ont d’ailleurs effectué plus que les médecins libéraux (généralistes et gynécologues réunis) pour la première fois en 2024.
Les sages-femmes - autorisées à prescrire et à pratiquer l'IVG médicamenteuse depuis 2016 - ont vu leurs missions étendues en 2023. Un décret, publié il y a tout juste deux ans, leur permet de réaliser une interruption volontaire de grossesse instrumentale en établissement de santé, sans intervention d’un médecin, sous certaines conditions (formation, diplôme, expérience professionnelle…).
Mais pour l’Ined, la hausse de leurs interventions peut aussi venir de leur maillage plus consistant du territoire. "Dans les communes rurales les plus isolées, où il est plus difficile de trouver un cabinet médical dans lequel des généralistes ou des gynécologues sont habilités à pratiquer les IVG, les sages-femmes jouent un rôle plus important que les médecins, car elles y sont plus fréquemment implantées."
Autre constat des experts : "la part des IVG réalisées en cabinet médical plutôt qu’en établissement hospitalier est en augmentation, une tendance plus marquée en milieu urbain qu’en milieu rural. En effet, les hôpitaux publics jouent un rôle essentiel dans les zones rurales, où l’offre de soins est moins diversifiée", écrit l’institut dans son communiqué.
Par ailleurs, près de 8.000 interruptions médicales de grossesse, avortements réalisés pour des raisons médicales, ont eu lieu en 2024. Cela représente une baisse par rapport à 2023.
Le solde naturel de la France est faible
L’Ined qui fait le point sur la démographie française, souligne que son "solde naturel" n’a jamais été aussi faible : on a enregistré que 0,2 naissance de plus que de décès pour mille habitants. "Cette situation inédite depuis la guerre s’explique par une baisse continue du nombre de naissances, estimé à 661 000 en 2024 contre 833 000 en 2010. L’indice conjoncturel de fécondité s’établit à 1,62 enfant par femme, en recul de 0,04 point par rapport à 2023".
L'espérance de vie de son côté affiche une très légère hausse (+0,1 an par rapport à 2023). Les durées de vie moyennes sont de 80,0 ans pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes. "Au sein de la France hexagonale, des écarts importants subsistent selon les territoires : les départements urbains disposent d’un avantage d’environ deux ans par rapport aux départements ruraux. Cette position défavorable des zones rurales est relativement récente, car celles-ci ont bénéficié d’une espérance de vie plus élevée jusqu’au milieu des années 1990."


