- Les lésions cérébrales traumatiques augmentent les risques de développer la maladie d'Alzheimer.
- Des chercheurs ont mis en lumière les mécanismes de cette association.
- Ces blessures altèrent la fonction des vaisseaux lymphatiques qui relient le cerveau et le système immunitaire.
En observant les athlètes de sport de contact comme le football américain ou le rugby, il a été mis en évidence qu’il y avait un lien entre les lésions cérébrales traumatiques et la maladie d’Alzheimer. Toutefois, jusqu’à présent, les mécanismes derrière cette association étaient mal connus.
Des chercheurs de l’université de Virginie (USA) sont parvenus à faire la lumière sur ce phénomène et découvert un moyen de prévenir le développement de la pathologie neurodégénérative chez les personnes présentant des blessures traumatiques au cerveau.
L’étude a été publiée dans la revue Cell Reports le 25 novembre 2025.
Les traumatismes, même légers, altèrent la protection du cerveau
Pour comprendre comment une légère lésion cérébrale traumatique peut augmenter les risques, les chercheurs ont réuni des souris présentant des blessures au cerveau. Les examens effectués ont révélé que les lésions cérébrales traumatiques accélèrent l'accumulation des protéines tau qui sont associées à la maladie d'Alzheimer. De plus, ces enchevêtrements ne restaient pas confinés dans la zone blessée. Par ailleurs, les scientifiques ont remarqué que les lésions altèrent la fonction des vaisseaux lymphatiques reliant le cerveau et le système immunitaire. Or, ces derniers jouent un rôle essentiel dans le nettoyage et la protection du cerveau.
"Chez les souris de laboratoire, une seule légère blessure à la tête était suffisante pour endommager le cerveau et initier une dégénérescence cérébrale", précisent les auteurs dans leur communiqué. Ils ont notamment observé des changements nocifs dans l'activité des cellules immunitaires appelées macrophages, qui défendent le cerveau et nettoient les débris.
Alzheimer : soigner les lésions cérébrales dans les 24h réduit les risques
Lors de l’expérience avec les souris, l’équipe a remarqué que soigner la blessure cérébrale dans les 24 h aidait à protéger la santé du cerveau et à restaurer la fonction des vaisseaux lymphatiques. Le traitement utilisé était une dose de facteurs de croissance de l’endothélium vasculaire (VEGF) délivrée directement dans les membranes protectrices du cerveau. Résultat : il empêchait l'accumulation de la protéine tau.
"Nos résultats indiquent que la réparation du drainage cérébral à la suite d'un traumatisme crânien peut fournir une stratégie indispensable pour limiter le développement de la maladie d'Alzheimer plus tard dans la vie", explique le Dr John Lukens, qui a dirigé l’étude.
"Une lésion cérébrale traumatique est une condition où nous avons très peu d'interventions médicales actuellement, donc une cible thérapeutique prospective est très excitante", souligne sa collègue Dr. Ashley Bolte.
"Nous espérons que ces découvertes inspireront la conception de nouvelles thérapies stimulant le drainage cérébral qui peuvent être déployées pour accélérer la récupération du cerveau blessé et limiter le risque de développer la maladie d'Alzheimer", conclut le Dr Lukens.



