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Déficience cognitive

Traumatisme crânien : des implants cérébraux ont aidé 5 personnes à se rétablir

Cinq personnes qui présentaient des déficits cognitifs à la suite d'un traumatisme crânien ont vu leur capacité d'attention et leur qualité de vie s'améliorer après avoir eu des implants cérébraux.

Traumatisme crânien : des implants cérébraux ont aidé 5 personnes à se rétablir Liudmila Chernetska/istock




L'ESSENTIEL
  • Cinq personnes qui présentaient des déficits cognitifs apparemment irréversibles à la suite d'un traumatisme crânien, ont montré des améliorations de leur capacité cognitive et de leur qualité de vie après avoir bénéficié d'une stimulation cérébrale profonde.
  • Après trois mois de traitement, tous les participants ont obtenu des résultats plus élevés à un test standard de fonction exécutive impliquant le contrôle mental. Les améliorations allaient de 15 % à 55 %.
  • Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour optimiser ce type de traitement et confirmer sa sécurité pour les patients.

Cinq personnes présentant des troubles cognitifs importants après avoir subi un traumatisme crânien ont vu leurs capacités cognitives s'améliorer grandement après la pose d'implant permettant une stimulation cérébrale profonde (DBS) au niveau du thalamus.

Cet essai conduit par des chercheurs de Weill Cornell Medicine, de l'université de Stanford, de la Cleveland Clinic, de la Harvard Medical School et de l'université de l'Utah a été présenté dans la revue Nature Medicine, le 4 décembre.

Traumatisme crânien et stimulation cérébrale : jusqu'à 55 % d'amélioration cognitive

Pour cette étude, les chercheurs ont recruté quatre hommes et une femme ayant subi un traumatisme crânien survenu entre trois et 18 ans avant le lancement de l'essai. S'ils avaient retrouvé leur indépendance dans leurs fonctions quotidiennes, ils avaient des déficits cognitifs impliquant les fonctions exécutives qui empêchaient un retour à leur niveau de travail, d'études universitaires et de vie sociale d'avant la blessure.

Ces 5 volontaires bénéficiaient d'une stimulation cérébrale profonde 12 heures par jour. Elle ciblait une région du cerveau appelée thalamus. Après trois mois de traitement, tous les participants ont obtenu de meilleurs scores à un test de fonction exécutive, avec des améliorations allant de 15 % à 55 %. Ils ont également montré des améliorations de leur capacité d'attention. "Plusieurs participants et membres de leur famille ont signalé des gains substantiels en matière de qualité de vie, notamment des améliorations de la capacité à travailler et à participer à des activités sociales", précise le communiqué de presse.

"La capacité de rester concentré et d'ignorer les autres choses sur lesquelles il n'est pas important de se concentrer est très, très importante pour beaucoup de choses dans la vie", explique un participant dans le rapport. "On ne sait pas à quel point c'est une bénédiction jusqu'à ce qu'on la récupère."

"Ces participants avaient subi des lésions cérébrales des années, voire des décennies auparavant, et on pensait que le processus de guérison possible avait déjà eu lieu. Nous avons donc été surpris et heureux de voir à quel point ils se sont améliorés", ajoute le co-auteur principal de l'étude, le Dr Nicholas Schiff.

Stimulation cérébrale profonde : des recherches supplémentaires nécessaires

"Malgré des décennies de recherche coûteuse, nous avons à peine avancé dans la prévention ou dans la réduction des incapacités liées aux traumatismes crâniens. Nos résultats, bien que préliminaires, suggèrent que la stimulation cérébrale profonde pourrait améliorer la fonction cognitive jusque dans la phase chronique de guérison", estime le Dr Joseph Giacino, neuropsychologue qui a aidé à concevoir l'expérience.

Les résultats obtenus avec ces 5 volontaires laissent, en effet, penser que la stimulation cérébrale profonde pourrait être un traitement efficace pour les personnes souffrant de déficits cognitifs après des lésions cérébrales traumatiques. Les chercheurs prévoient désormais de poursuivre leurs travaux, avec 25 à 50 participants. L'objectif de cette phase 2 sera d'optimiser le traitement, de confirmer sa sécurité et son efficacité ou encore de déterminer pour quels patients la procédure serait bénéfique. Si ce nouvel essai se déroule bien, une étude de phase 3 plus vaste suivrait.

"Il y a un long chemin à parcourir, a reconnu le Dr Schiff, mais au moins, nous avons un chemin."

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