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Cerveau

Schizophrénie : le rôle de la carence en vitamine D

Par Mégane Fleury

Une carence maternelle en vitamine D dérègle la libération de dopamine, ce qui pourrait expliquer l’apparition de la schizophrénie. 

Dr_Microbe/istock
Les causes exactes de la schizophrénie sont inconnues, mais elle est liée à une mauvaise utilisation de la dopamine par le cerveau.
Selon une nouvelle étude, ce phénomène pourrait être la conséquence de carences en vitamine D chez la mère.
En effet, la vitamine D est impliquée dans la croissance des neurones responsables de la production de dopamine.

24 millions de personnes souffrent de schizophrénie dans le monde, d’après l’Organisation mondiale de la Santé. Découverte au début du 20e siècle, la maladie psychiatrique demeure mal connue par les scientifiques. Mais la recherche avance. Dans la revue spécialisée Cells, des scientifiques de l’université du Queensland, en Australie, démontrent comment une carence en vitamine D peut favoriser le développement de la pathologie. 

Vitamine D : un rôle dans l’apparition de la schizophrénie

L’auteur principal de cette étude, le professeur Darryl Eyles, travaille depuis longtemps sur le sujet. Ses recherches précédentes ont établi un lien entre la carence maternelle en vitamine D et les troubles du développement cérébral, dont la schizophrénie. Cette dernière est notamment provoquée par un changement dans la façon dont le cerveau utilise la dopamine, un neurotransmetteur souvent appelé "molécule de récompense" du cerveau. 

Schizophrénie : quel est le lien entre dopamine et vitamine D ?

Avec son équipe, le chercheur a réalisé différentes cultures de neurones, dits dopaminergiques, ce sont eux qui produisent la dopamine. Certaines de ces cultures étaient réalisées en présence de vitamine D. Cette expérience a permis aux scientifiques de mimer un processus semblable à celui qui se produit pendant le développement embryonnaire : les neurones se différencient progressivement et certains deviennent des neurones dopaminergiques. "Nous avons découvert que le processus de différenciation altéré en présence de vitamine D fait non seulement croître les cellules différemment, mais utilise également des outils pour libérer la dopamine différemment", explique le professeur Eyles. L'équipe a ensuite pu analyser les changements fonctionnels de l'absorption et de la libération de dopamine en présence et en l'absence de vitamine D. Les chercheurs montrent que la libération de dopamine était améliorée dans les cellules cultivées en présence de l'hormone par rapport au groupe témoin. "C'est une preuve concluante que la vitamine D affecte la différenciation structurelle des neurones dopaminergiques", conclut le scientifique australien.  

Schizophrénie : des facteurs de risque multiples ?  

Pour les auteurs, cela signifie que des carences en vitamine D chez la mère pourraient modifier la formation des circuits de la dopamine dans le cerveau et ainsi favoriser l’apparition de la schizophrénie. L’équipe poursuit actuellement ses travaux pour comprendre si d’autres facteurs peuvent avoir un impact sur les neurones dopaminergiques, comme les infections maternelles.