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Choc à la tête, commotions...

Football : la France pourrait limiter le jeu de tête chez les joueurs

Par Johanna Hébert

Dans quelques mois, l’UEFA, l'instance qui gère le football à l’échelle européenne, dévoilera une série de mesure sur le jeu de têtes, soupçonné de provoquer des dégénérescences cérébrales.

MNStudio/iStock

Les footballeurs ont 3,5 fois plus de chances de décéder d’une pathologie neurologique que le reste de la population. C’est le résultat d’une étude publiée l’année dernière par l’université de Glasgow (Écosse). Le risque de développer la maladie d’Alzheimer est même cinq fois plus important chez un ancien joueur de football, quatre fois plus pour une maladie du neurone moteur et deux fois plus pour la maladie de Parkinson.

Des soupçons de dégénérescences cérébrales

Les soupçons portent sur le choc tête-ballon, qui pourrait être responsable de dégénérescences cérébrales. Cependant, “l’étude ne détermine pas si ce sont les chocs subis par les footballeurs professionnels, la gestion des commotions, le jeu de tête, le style de jeu (…) ou le mode de vie personnel des joueurs ou d’autres facteurs” qui expliquent ce phénomène, tempère la Fédération anglaise de football (FA), qui avait demandé cette étude.

Ne pas interdire les têtes, mais les limiter

Cependant, au nom du principe de précaution, l’UEFA (Union des associations européennes de football) doit limiter l’usage de la tête d’ici quelques mois. Cette mesure visera les jeunes joueurs, les moins de 11 ans. L’idée n’est pas d’interdire les têtes, mais plutôt de les faire correctement. “Faire une bonne tête, c’est avoir une bonne technique dans ce cadre-là, limiter le jeu de tête”, précise Emmanuel Orhant, directeur médical de la Fédération française de football (FFF). L’UEFA envisagerait également de fournir des ballons moins gonflés pour les enfants.

Des mesures déjà prises dans certains pays

La France devrait appliquer ces mesures, que l’on attend d’ici cet été. Aujourd’hui, l’Écosse est en passe de devenir le premier pays européen à strictement interdire les têtes pendant l’entraînement avant l’âge de 12 ans. La Fédération écossaise de football (SFA) prévoit d’annoncer sa décision avant la fin du mois de janvier. Quant aux Etats-Unis, la mesure est en place depuis 2015, suite à des scandales d’anciens footballeurs professionnels atteints de démence, notamment dans le football américain.

“Il y a des questions sur l’âge limite, selon les spéculations ce serait 12 ans. Cela veut dire qu’un enfant de 13 ans peut faire des têtes sans risque. Comment sait-on que c’est le cas ?”, a réagi Peter McCabe, président de l’association Headway contre les maladies neurodégénératives dans un communiqué. “Il faut donc absolument faire davantage de recherches pour comprendre quels sont les risques, s’il y en a, de taper avec la tête dans un ballon de football moderne”, ajoute-t-il.