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Trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, de l’enfant ou TDAH : il doit être pris en charge très tôt

Trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, de l’enfant ou TDAH : il doit être pris en charge très tôt

Le trouble du déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité de l’enfant (ou TDAH) est un trouble complexe qui apparaît pendant l’enfance. Souvent attribué à tort à des enfants hyperactifs ou turbulents, il est défini avant tout par un déficit attentionnel qui s’associe à une hyperactivité motrice, une impulsivité qui persistent et génèrent une souffrance.

Trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité, de l’enfant ou TDAH : il doit être pris en charge très tôt
Lisa5201/iStock
Publié le 01.05.2019
Mise à jour 17.11.2023
Déficit de l’attention (ou TDAH) : COMPRENDRE

Des mots pour les maux
Le TDAH est connu sous différents noms : « instabilité motrice » ou « syndrome hyperkinétique ».

Qu'est-ce qu’un trouble de l’attention, avec ou sans hyperactivité ?

Le trouble du déficit de l'attention, avec ou sans hyperactivité (ou TDAH), est caractérisé par l’association de trois signes dont l’intensité et l’expression varient selon l’enfant : déficit de l’attention, hyperactivité motrice et impulsivité.
Ces signes ne sont pas spécifiques et peuvent correspondre à des traits de caractère habituels chez des enfants normaux très actifs ou à des signes réactionnels à un contexte particulier ou à une période de transition.
C’est uniquement lorsque ces signes deviennent handicapants pour l’enfant, dans son apprentissage scolaire, ses relations avec sa famille et ses amis et dans sa vie quotidienne et familiale, et surtout s’ils provoquent une souffrance durable, qu’un diagnostic de TDAH pourra éventuellement être posé et qu’une prise en charge pourra être envisagée.
Ce trouble survient au cours de l’enfance et présente un caractère  persistant (ces deux critères étant fondamentaux pour établir le diagnostic de TDAH). Ce trouble se déclare donc chez des jeunes scolarisés, d’intelligence normale, le plus souvent avant 12 ans, et il a un retentissement sur les apprentissages scolaires, les relations sociales et la vie quotidienne.
Ses causes restent inconnues, mais il doit être pris en charge tôt pour éviter des conséquences à l’adolescence et à l’âge adulte : abandon précoce de scolarité, impossibilité de poursuivre des études supérieures, conduites à risque, marginalisation, abus de drogues...

Comment évolue un TDAH ?

La majorité des troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) débutent avant 12 ans mais le trouble peut persister durant l’adolescence et même jusqu’à l’âge adulte.
Durant l’adolescence, le jeune a souvent une hyperactivité moins importante, mais tout autant d’impulsivité et d’inattention.
Cela retentit sur ses résultats scolaires, les relations avec la famille et avec les adultes (désobéissance, opposition, mauvaise image renvoyée par les parents et les professeurs), mais aussi sur ses relations avec les autres jeunes de son âge (difficultés d’adaptation, mise à l’écart par le groupe).
Dans ce contexte, le TDAH peut détériorer l’estime de soi et, en l’absence de prise en charge adaptée, cela peut aboutir à d’autres troubles (abus de certaines substances ou d’alcool, syndrome dépressif) qui vont alors venir au premier plan. De plus, le comportement impulsif entraîne chez certains jeunes des conduites à risque.
Ces jeunes sont aussi plus à risque pour d'autres désordres psychologiques tels l'anxiété, la dépression et les troubles de comportements (comportements perturbateurs, agressivité et désobéissance).
• Près d’un jeune sur deux souffre encore d’un TDAH lorsqu’il devient adulte.
A cet âge, ces troubles se manifestent autrement : problèmes d’organisation, « procrastination » (toujours tout remettre au lendemain), comportements asociaux, comportements à risque...
À l'âge adulte, les TDAH sont plus susceptibles que la moyenne de divorcer, d'avoir des problèmes professionnels et de se suicider. Le TDAH peut s’accompagner de difficultés d’insertion sociale, de problèmes de dépendance (alcool, drogue) et de troubles psychologiques (dépression).
• Il est pourtant démontré que des soins adaptés permettent de limiter au maximum les problèmes de comportement et d’apprentissage du jeune, et leurs conséquences immédiates ou ultérieures. Une vie familiale heureuse et un bon encadrement scolaire jouent un rôle significatif pour le passage à une vie adulte positive. De plus, les enfants atteints d’un TDAH, souvent très créatifs, peuvent devenir des adultes très intéressants. Ils ont tendance, grâce à leur facilité à passer d'une idée à l'autre, à aborder les problèmes de manière unique. Il est important de comprendre que le potentiel intellectuel de ces enfants n'est pas différent ou inférieur à celui des autres enfants.

Quels sont les signes du TDAH ?

Si l’hyperactivité chez les enfants est souvent attribuée spontanément à un TDAH, tous ces enfants n’en sont pas atteints : c’est le déficit de l’attention qui apparaît pendant l’enfance, qui perdure et qui entraîne une souffrance et retentit sur le vie scolaire qui doit faire évoquer le diagnostic.
Pour les médecins, toute la difficulté réside dans le fait d’identifier avec certitude les cas de TDAH à partir de signes qui ne sont en rien spécifiques et peuvent varier avec l’âge, les sexe et l’environnement, et d’éviter les diagnostic en excès.
Il s’agit uniquement d’un diagnostic clinique, aucun examen complémentaire n’est en effet disponible. Les médecins ont donc besoin de l’aide de l’ensemble de l’entourage de l’enfant (parents, enseignants, infirmière scolaire), et c’est souvent le milieu scolaire qui est susceptible de repérer les signes.
Les signes du TDAH apparaissent avant l’âge de 12 ans et persistent pendant plus de 6 mois avec trois types de difficultés.
• Un déficit d’attention : l’enfant a du mal à se concentrer, il est incapable de maintenir son attention et il a des problèmes pour achever une tâche qu’il a commencée. Il passe très vite d’une activité à une autre et il manque de persévérance pour les situations nécessitant une attention soutenue. Il évite le plus possible les tâches répétitives ou ennuyeuses (devoirs, tâches ménagères). Enfin, il se laisse facilement distraire (« distractibilité ») et oublie souvent les choses.
Dans sa famille ou à l’école, on dit souvent : « Il n’écoute jamais », « Il oublie tout », « Il est incapable de se concentrer ». Paradoxalement, l’enfant peut souvent, très bien et très longuement, se concentrer devant certains jeux vidéos.
• Une impulsivité nette : l’enfant sur-réagit spontanément, il répond très et trop vite aux sollicitations et agit avant même de réfléchir, sans attendre la fin de la phrase, ni évaluer les conséquences négatives ou dangereuses, de ses actes. De même, il répond trop rapidement aux questions posées, sans attendre la fin de celles-ci et en coupant la parole. Dans un groupe, il ne sait pas attendre son tour et a tendance à interrompre les activités des autres. Quand il veut quelque chose, il a du mal à attendre. Son entourage le décrit comme « capricieux » et « égocentrique ».
• Une hyperactivité : l’enfant est toujours en mouvement, incapable de tenir en place, en agitation incessante et inutile. À l’école, il ne peut rester assis, se lève sans permission, commente à voix haute et perturbe la classe. On dit de lui : « Il bouge tout le temps, » « Il est monté sur ressort », et il est souvent décrit comme « bruyant, perturbateur et même agressif ».
Mais ces 3 troubles peuvent être variables d’un enfant à l’autre et parfois, un signe prédomine ou est absent. Il existe ainsi des formes sans hyperactivité où l’inattention est au premier plan et des formes où l’hyperactivité et l’impulsivité sont au premier plan. De plus, les signes peuvent aussi être fluctuants chez le même enfant, avec plus ou moins d’agitation selon les circonstances.
L’autre crainte des médecins est donc de passer à côté du diagnostic et il leur est parfois indispensable de voir l’enfant plusieurs fois.

Quelles sont les causes du TDAH ?

La cause du TDAH n’est pas connue mais le trouble n’est pas en lien avec un contexte familial éducatif ou scolaire défaillant ou un stress psychologique ou un manque de volonté d’apprendre.
Certaines études scientifiques tendent à montrer que les enfants issus de familles où le TDAH existe déjà sont plus souvent touchés, ce qui est en faveur d’une composante héréditaire.
Le TDAH serait plus fréquent lorsqu’existent certains facteurs de risque de la période néonatale (prématurité, souffrance néonatale, exposition au tabac ou à l’alcool pendant la grossesse).
Les enfants atteints par le TDAH auraient un dysfonctionnement de certains circuits neurologiques, notamment au niveau des zones du cerveau responsables du contrôle de certains comportements.
Certains enfants hyperactifs présentent une déficience dans leur aptitude à stocker le fer et plus leur carence en fer est importante, plus les signes du TDAH sont marqués.

Quel est le retentissement du TDAH ?

La maladie perturbe la vie familiale et scolaire de façon importante. En collectivité notamment, l’enfant est très vite débordé et devient colérique.
C’est souvent à l’âge scolaire, en particulier à l’école élémentaire, que les difficultés pour l’enfant sont fréquentes : résultats fluctuants, retard dans les acquisitions, parfois redoublement, avertissements scolaires pouvant aller jusqu’à des exclusions de l’école.
L’enfant peut aussi être mis à l’écart par les autres enfants. Il peut se dévaloriser, devenir anxieux et démoralisé. Les répercussions au sein de la famille sont importantes, avec un épuisement des parents.
Par ailleurs, plus de la moitié des enfants souffrant d’un TDAH souffrent de troubles associés : conduite d’opposition (contestation, agressivité, colère, non-respect des règles sociales), troubles du sommeil (insomnies, réveils nocturnes), troubles du langage écrit (« dyslexie », « dysgraphie »), anxiété ou dépression, tics, énurésie, syndrome des jambes sans repos.

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