- Selon une nouvelle étude, les patients atteints du syndrome de fatigue chronique auraient des perturbations simultanées du système immunitaire et des vaisseaux sanguins.
- Avant cette étude, d’après les scientifiques, ces dysfonctionnements n'avaient jamais étudié ensemble.
- À terme, ces travaux pourraient aider à réduire les délais de diagnostic et améliorer la qualité de vie des patients.
L'encéphalomyélite myalgique, plus connue sous le nom de syndrome de fatigue chronique, serait liée à des perturbations biologiques généralisées. Voici la conclusion d’une nouvelle étude, publiée dans la revue Cell Reports Medicine.
Fatigue chronique : des signes de stress énergétique dans les cellules immunitaires
Cette pathologie se caractérise par plusieurs symptômes : une fatigue anormale présente dès le réveil, pouvant empêcher l’exécution de tâches quotidiennes, des vertiges et/ou des malaises après un effort, des douleurs musculaires et articulaires, des troubles cognitifs, du sommeil, des maux de tête, etc. Selon l’Assurance Maladie, il y aurait plusieurs causes possibles à cette maladie, comme une infection, le stress psychologique ou encore des problèmes immunologiques et génétiques.
C’est cette dernière piste que les chercheurs ont explorée durant leur étude. Pour cela, ils ont comparé les analyses sanguines de patients atteints du syndrome de fatigue chronique à celles de personnes qui n’en souffraient pas. Ils ont observé des différences significatives.
Tout d’abord, les scientifiques ont découvert que les cellules immunitaires des patients atteints du syndrome de fatigue chronique montraient des signes de stress énergétique. Leur système immunitaire présentait aussi des modifications importantes, avec une part plus importante de cellules immunitaires moins matures. Ce qui pourrait expliquer une perturbation de la réponse immunitaire.
Mais ce n’est pas tout. En analysant les protéines plasmatiques, issues du plasma sanguin, les scientifiques ont aussi découvert des perturbations de l'homéostasie vasculaire et immunitaire, c’est-à-dire le processus physiologique qui permet leur bon fonctionnement.
"Nous savons que le syndrome de fatigue chronique est une maladie hétérogène, qui s’accompagne d’anomalies touchant plusieurs systèmes biologiques différents, mais ces dysfonctionnements ont rarement été étudiés simultanément chez les mêmes patients", indique le Dr Benjamin Heng, principal auteur de l'étude, dans un communiqué.
D’après les scientifiques, c’est en effet la première fois que tous les dysfonctionnements biologiques - immunitaires et sanguins - sont analysés en même temps, dans une seule et même étude. "Les interactions possibles entre ces systèmes dérégulés pourraient contribuer à la manière dont la maladie se manifeste sur le plan clinique", précise-t-il.
Pas de traitement curatif du syndrome de fatigue chronique
Pour l’instant, il n’existe pas de traitement curatif du syndrome de fatigue chronique. Des solutions existent néanmoins pour soulager certains symptômes, comme les douleurs. Mais dans la plupart des cas, les patients sont contraints de vivre avec la maladie jusqu’à être rétablis, souvent après plusieurs années d’évolution.
"Un modèle comme celui-ci — s’il est validé cliniquement — pourrait permettre de réduire les délais de diagnostic et d’améliorer la qualité de vie des patients", conclut le Dr Richard Schloeffel, autre auteur.



