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QUESTION D'ACTU

TDAH

Les réseaux sociaux diminuent les capacités d’attention des enfants

Les enfants qui passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux voient leur capacité d’attention diminuer progressivement, révèle une nouvelle étude.

Les réseaux sociaux diminuent les capacités d’attention des enfants Lacheev/istock




L'ESSENTIEL
  • Les enfants qui passent beaucoup de temps sur les médias sociaux ont tendance à subir une diminution progressive de leur capacité à se concentrer.
  • Il n'y avait pas de lien, en revanche, entre le temps passé sur les réseaux et l'hyperactivité ou l'impulsivité.
  • Les chercheurs appellent à envisager d'instaurer des limites d'âge pour l'utilisation des réseaux.

À partir du 10 décembre, l’Australie va interdire les réseaux sociaux au moins de 16 ans afin de les préserver des "pressions et des risques" de ces sites. Et cela n’est peut-être pas une mauvaise idée au vu des résultats d’une étude parue dans la revue Pediatrics Open Science.

Les chercheurs du Karolinska Institutet et de l'Oregon Health & Science University ont découvert un lien entre le temps passé sur les réseaux sociaux et certains symptômes liés au TDAH.

TDAH : les réseaux sociaux ont un impact sur l’attention des enfants

Pour évaluer l’impact des habitudes d’écran sur la santé des jeunes, l’équipe a suivi 8.324 enfants âgés de 9 à 10 ans pendant quatre ans. Le temps qu'ils passaient quotidiennement à consulter les médias sociaux, à regarder la télévision ou à jouer à des jeux vidéo était noté. Les parents répondaient également à un questionnaire qui évaluait leur niveau d’attention, d’hyperactivité et d’impulsivité, symptômes du TDAH.

L'analyse des données montre que les enfants qui passent beaucoup de temps sur les réseaux ont des capacités d'attention amoindries par rapport aux autres. Ce lien n’était pas visible avec les jeux vidéo ou la télévision.

"Les médias sociaux impliquent des distractions constantes sous forme de messages et de notifications, et la simple pensée de savoir si un message est arrivé ou pas peut agir comme une distraction mentale. Cela affecte la capacité à rester concentré et pourrait expliquer l'association", avance Torkel Klingberg, professeur de neurosciences cognitives au département de neurosciences du Karolinska Institutet.

Les chercheurs précisent que le lien qu’ils ont découvert, n'était pas influencé par le milieu socio-économique ou une prédisposition génétique au TDAH. De plus, les enfants présentant déjà des symptômes d'inattention n'ont pas augmenté leur utilisation des réseaux sociaux. Ce qui suggère pour les scientifiques que l'association va de l'utilisation aux symptômes, et non l'inverse.

Autre constat : le temps passé sur les réseaux sociaux ne semblait pas entraîner de hausse des comportements hyperactifs ou impulsifs.

"Une consommation accrue des médias sociaux pourrait expliquer en partie l'augmentation des diagnostics de TDAH que nous constatons, même si le TDAH est également associé à l'hyperactivité, qui n'a pas augmenté dans notre étude", explique le Pr Klingberg dans un communiqué.

Réseaux sociaux : il faudrait “une réflexion sur les limites d’âge”

Les scientifiques précisent que tous les jeunes utilisateurs des réseaux sociaux ne développent pas de difficultés de concentration. Mais, pour eux, l’existence de ce lien justifie "une réflexion sur les limites d'âge et la conception des plates-formes".

Dans cette étude, le temps moyen passé sur les réseaux sociaux passait d'environ 30 minutes par jour pour les enfants de 9 ans à 2,5 heures pour les adolescents de 13 ans, "alors même que de nombreuses plateformes fixent l'âge minimum requis à 13 ans".

"Nous espérons que nos conclusions aideront les parents et les décideurs politiques à prendre des décisions éclairées sur une consommation numérique saine qui favorise le développement cognitif des enfants", conclut Samson Nivins, premier auteur de l'étude.

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