Le stress nuit à la santé. Une nouvelle étude le confirme. Réalisée par des chercheurs canadiens, des universités McGill et Concordia, elle démontre que le stress psychosocial entraîne une inflammation cardiaque chez les femmes. Leurs résultats sont parus dans Circulation Cardiovascular Imaging.
Comprendre la santé cardiovasculaire des femmes
Pour réaliser ces travaux, les scientifiques ont utilisé des IRM du cœur. Au total, ils ont recruté 219 participants, âgés de 43 à 65 ans : la moitié étaient des femmes. Ces imageries médicales ont permis d’observer deux marqueurs de maladie, appelés T1 et T2, observables dans le muscle cardiaque. Ces derniers attestent de la présence d'inflammation au niveau du muscle cardiaque. En parallèle, les chercheurs ont collecté des informations démographiques, physiologiques mais aussi psycho-sociales : le stress perçu, le soutien émotionnel reçu et la responsabilité des soins au sein du foyer. Ils ont également pris en compte la présence de facteur de risque cardiovasculaire, comme le diabète ou le tabagisme.
Le stress nuit à la santé cardiovasculaire des femmes
L’examen des résultats montre un lien entre le stress et la santé cardiovasculaire. Les participantes déclarant subir un niveau élevé de stress psychosocial ont des valeurs significativement plus élevées pour le marqueur T1, en comparaison à celles présentant un faible niveau de stress. "Une différence significative a également été observée chez les participantes pour le second marqueur (T2), uniquement dans le groupe à risque, notent les auteurs. Dans les deux cas, aucune différence significative n’a été observée entre les participants masculins présentant un niveau de stress élevé et ceux présentant un faible niveau de stress." Ils soulignent que les valeurs de T1 et T2 n’étaient pas au "seuil clinique d’anomalie", mais leur niveau justifiait des analyses complémentaires.
Cardiologie : prendre en compte les facteurs psychosociaux
Pour les auteurs, ces résultats confirment une idée déjà répandue : le stress affecte la santé cardiovasculaire de manière spécifique au sexe. "Les processus d'évaluation des risques devraient prendre en compte les facteurs psychosociaux et le bien-être mental", estiment-ils.
"D’un point de vue épidémiologique, nous savons depuis une vingtaine d’années que le stress est un facteur de risque important pour la santé cardiovasculaire des femmes, développe la Dr Judy Luu, professeure adjointe à la Division de la recherche clinique et translationnelle de la Faculté de médecine de McGill et autrice principale de l’étude. Mais avec ce programme de recherche, nous cherchons vraiment à comprendre comment le stress affecte physiologiquement le cœur." D’autres travaux sur le sujet sont prévus, et à terme, les scientifiques espèrent développer des traitements adaptés pour améliorer la santé cardiovasculaire des femmes.


