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QUESTION D'ACTU

Réponse immunitaire

Voici pourquoi vous perdez vos cheveux quand vous êtes stressé

Des chercheurs ont découvert que la chute des cheveux immédiate liée au stress résultait d'une réaction en deux temps. Explications.

Voici pourquoi vous perdez vos cheveux quand vous êtes stressé Jun/iStock




L'ESSENTIEL
  • L'hyperactivation sympathique induite par le stress provoque la nécrose des follicules pileux.
  • Par la suite, la nécrose des follicules pileux active les lymphocytes T autoréactifs, capables de mener futures attaques contre le même tissu.
  • Selon les scientifiques, cette réponse immunitaire secondaire peut avoir des effets persistants.

Le stress a des effets profonds sur la santé, comme la perte de cheveux, mais les mécanismes de ses dommages tissulaires restent mal compris, selon des scientifiques de l’université Rockefeller (États-Unis). C’est pourquoi ces derniers ont voulu se pencher sur le sujet dans une nouvelle étude publiée dans la revue Cell.

Le stress active immédiatement le système nerveux sympathique

"Nous montrons ici qu'un stress aigu déclenche une chute de cheveux rapide et initie une auto-immunité. En situation de stress, l'hyperactivation du système nerveux sympathique entraîne une libération excessive de noradrénaline (un neurotransmetteur)", a indiqué l’équipe. Cette réaction naturelle de "lutte" ou de "fuite" détruit les cellules à forte prolifération du follicule pileux lorsque son taux est trop élevé. "Comme les cellules souches sont préservées dans ce cas précis, le follicule pileux peut se régénérer. Il en résulte une chute de cheveux temporaire, mais ensuite, les cellules souches s'activent pour régénérer de nouveaux cheveux", a expliqué Ya-chieh Hsu, professeure de biologie des cellules souches et de biologie régénérative.

Les lymphocytes T perçoivent alors les follicules pileux nécrosés comme un corps étranger à attaquer

Dans une analyse plus poussée, les auteurs ont constaté que les follicules pileux détruits par la noradrénaline "ressemblaient à avoir été aspergés d'acide chlorhydrique" et étaient morts par nécrose. Étant donné que l'organisme perçoit les tissus enflammés ou nécrosés comme un envahisseur hostile, des débris cellulaires sont libérés et déclenchent l'élimination par les macrophages et l'activation des cellules dendritiques. Cela conduit "finalement à l'activation et à l'amplification de lymphocytes T autoréactifs capables d'attaquer le follicule pileux en cas d'inflammation." D’après l’équipe, cette attaque secondaire peut avoir des effets persistants, car l'hyperactivité des lymphocytes T peut déclencher des attaques auto-immunes récurrentes contre le follicule pileux en cas de stress supplémentaire.

Maladies auto-immunes : le "facteur n'est pas nécessairement d'origine génétique"

La possibilité évoquée par les auteurs pourrait ouvrir des perspectives de recherche pour comprendre d'autres maladies auto-immunes, telles que le diabète de type 1, le lupus ou la sclérose en plaques. Concernant les maladies auto-immunes, "il faut toujours un facteur déclenchant, et ce facteur n'est pas nécessairement d'origine génétique", a précisé Ya-chieh Hsu. "Je trouve fascinant de constater que notre mode de vie a le même impact sur nos tissus que nombre de nos gènes. En biologie des cellules souches et des tissus, nous avons tendance à nous concentrer principalement sur les gènes que nous portons. Il est tout aussi important de réfléchir à la façon dont le mode de vie et le stress nous façonnent."

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