- La fertilité féminine chute à partir de 32 ans.
- Une protéine, la cohésine, s’effrite avec le temps et provoque des anomalies chromosomiques.
- Ces anomalies peuvent compromettre la fécondation ou mener à des fausses couches.
C’est un chiffre que peu de gens connaissent : à partir de 32 ans, la qualité des ovocytes décline fortement. Derrière cette réalité biologique se cache un mécanisme phare de la baisse de la fertilité chez les femmes : l'usure programmée d’une protéine-clé dont le rôle est de maintenir les chromosomes ensemble. Un véritable compte à rebours biologique, amorcé avant même la naissance.
Des anomalies chromosomiques qui compromettent la fécondation
Dans une étude parue dans la revue Mechanisms of Ageing and Development, des chercheurs de l’Université de Jilin, en Chine, ont identifié une des causes majeures du déclin de la fertilité féminine : la perte progressive de cette protéine appelée cohésine. Celle-ci agit comme un "velcro moléculaire", maintenant les chromosomes bien en place dans les ovocytes, ces cellules reproductrices féminines formées avant la naissance, selon un communiqué.
Problème : une fois formés, les ovocytes restent en pause pendant plusieurs décennies. Contrairement à d'autres cellules, ils ne peuvent pas produire de nouvelles protéines cohésines. Or, avec le temps, ces structures se fragilisent. Et cela a des conséquences : des anomalies chromosomiques apparaissent, ce qui peut compromettre la fécondation ou mener à des fausses couches.
Plus de la moitié des ovocytes sont affectés à 35 ans
Jusqu'à 32 ans, environ 20 % des ovocytes présentent des erreurs chromosomiques. Passé cet âge, la courbe grimpe en flèche : à 35 ans, plus de la moitié des ovocytes sont affectés. Cette dégradation provoque un pic d’échecs d’implantation, de fausses couches, et augmente le risque de troubles génétiques comme la trisomie 21.
Ce n’est pas tout : les chercheurs ont observé que 87 % des ovocytes de femmes de plus de 35 ans présentent une séparation prématurée des chromosomes, contre seulement 13 % chez les femmes plus jeunes. De plus, la protéine shugoshine, censée protéger ces connexions, devient inefficace avec l’âge.
Cette découverte met ainsi en lumière les limites physiques imposées par notre biologie. Elle montre que le vieillissement des ovocytes n’est pas linéaire, mais brutal, déclenché par l’usure d’un système censé durer toute une vie reproductive.


