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Greffe de cellules souches : un patient cancéreux obtient une rémission durable du VIH

Pour traiter sa leucémie myéloïde aiguë, un Allemand a reçu une transplantation de cellules souches, qui a induit la disparition des signes du virus de l'immunodéficience humaine.

Greffe de cellules souches : un patient cancéreux obtient une rémission durable du VIH e-crow/iStock




L'ESSENTIEL
  • Un Berlinois de 60 ans, souffrant d’une leucémie myéloïde aiguë, est devenu le septième patient à être considéré comme guéri du VIH.
  • Il a reçu une greffe de cellules souches dépourvues de la mutation CCR5, jusqu’à présent jugé indispensable.
  • Sa rémission est maintenue depuis plus de six ans, avec une charge virale plasmatique indétectable.

On le sait : la rémission du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) est exceptionnellement rare. Actuellement, seuls six cas ont été documentés parmi les quelque 88 millions de personnes infectées par le virus, selon des chercheurs du laboratoire Gaebler pour l'immunologie translationnelle des infections virales à la Charité Universitätsmedizin Berlin (Allemagne). Les guérisons réussies, dont celle du patient pionnier de Berlin, concernent uniquement les patients ayant bénéficié d’une greffe de cellules souches allogéniques pour un cancer hématologique.

"La résistance au VIH conférée par les donneurs de cellules souches homozygotes (deux gènes identiques sur chaque chromosome de la même paire) porteurs de la rare mutation du gène codant pour la protéine CCR5 a longtemps été considérée comme le principal mécanisme de rémission du VIH sans traitement antirétroviral, mais de récentes recherches montrent qu'une rémission du VIH est possible avec des cellules donneuses exprimant le CCR5 de type sauvage (sans mutation), suggérant que d'autres facteurs pourraient contribuer à l'élimination du virus."

Greffe de cellules souches : six ans plus tard, aucune réplication du VIH n'est détectée

C’est le cas d’un patient Berlinois, qui a été diagnostiqué séropositif en 2009 et a développé une leucémie aiguë myéloïde en 2015. Dans un rapport, publié dans la revue Nature, l’équipe allemande explique qu’un homme de 60 ans, hétérozygote (possède deux gènes différents sur chaque chromosome de la même paire) pour le CCR5 sauvage et vivant avec le VIH, a reçu une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, porteuses d'une seule copie d'un gène muté codant pour une protéine essentielle à l'infection par le VIH. L’objectif premier ? Traiter son cancer.

Trois ans après la transplantation, l’Allemand a interrompu son traitement antirétroviral. À ce jour, la rémission du VIH est maintenue depuis plus de six ans, avec une charge virale plasmatique indétectable. L'analyse du réservoir viral a révélé la présence d'un provirus VIH intact avant la transplantation, mais aucune trace de virus capable de se répliquer dans le sang ou les tissus intestinaux après l’allogreffe. La diminution ou l'absence des réponses immunitaires humorales et cellulaires spécifiques du VIH confirme l'absence d'activité virale.

La résistance au VIH médiée par les cellules porteuses de la version mutante n'est pas essentielle

"Une forte activité de cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps au moment de la transplantation pourrait avoir contribué à l'élimination du réservoir viral." D’après les auteurs, ces résultats démontrent que la présence de cellules dépourvues d'expression de CCR5 n'est pas une condition nécessaire à la rémission du VIH-1 après une greffe de cellules souches. Bien que les mécanismes précis de l'élimination du VIH-1 restent incertains, "ce cas suggère que le pool de cellules donneuses potentielles peut être élargi aux cellules hétérozygotes CCR5."

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