Maux de tête, nausées, vertiges : l’altitude peut être difficile à supporter pour l’organisme. On parle alors de mal aigu des montagnes. S’il est fréquent à partir d’une certaine altitude, son mécanisme demeure mal connu par les scientifiques. Au Japon, une équipe de recherche a réalisé une expérience au sommet du mont Fuji pour décrypter le mal des montagnes. Leurs résultats, parus dans Journal of Applied Physiology, montrent qu’il perturbe le flux sanguin.
Trois jours au sommet du Mont Fuji pour décrypter le mal des montagnes
"Bien que des études aient déjà été menées sur le mal aigu des montagnes, aucune n'a été suffisamment longue ni réalisée en conditions réelles de haute altitude", rappellent les chercheurs japonais. Pour mener leurs travaux, ils ont recruté huit hommes en bonne santé, âgés d’une trentaine d’années, et habitant en plaine. Ils ont passé trois jours au sommet du Mont Fuji. Point culminant du Japon, il se trouve à 3.776 mètres de hauteur. Les scientifiques ont mesuré le débit sanguin des participants, ainsi que le diamètre de leurs artères carotides internes et vertébrales. Ces dernières amènent le sang oxygéné jusqu’au cerveau. L’équipe du Centre de recherche sur la santé et le sport de l'Université métropolitaine d’Osaka a aussi recensé les symptômes décrits par les participants comme les maux de tête ou la fatigue.
Le mal des montagnes est lié à des modifications du flux sanguin
D’après leurs conclusions, le débit sanguin et le diamètre de l'artère carotide interne ont augmenté au fur et à mesure du séjour. En revanche, le débit dans l'artère vertébrale était en hausse le premier jour, puis il a diminué. Ils ont constaté une "corrélation nette" entre l'intensité des maux de tête et les variations du débit sanguin. Ainsi, ces changements dans le flux sanguin pourraient expliquer l’apparition des symptômes.
"Ces résultats éclairent un mécanisme à l'origine du mal d'altitude et pourraient contribuer à la prise en charge de la condition physique des alpinistes lors de randonnées en montagne et d'entraînements en haute altitude, estime le professeur Kazunobu Okazaki qui a dirigé cette étude. Nous pensons que des recherches plus approfondies sur les différences individuelles, les différences entre les sexes et le processus d'acclimatation lors de séjours prolongés permettront de mieux comprendre la prévention et la prise en charge précoce du mal d'altitude."
Comment éviter le mal aigu des montagnes ?
Comme le rappelle la Fédération française de la montagne et de l’escalade dans un document, le mal aigu des montages est souvent bénin, mais il peut parfois prendre des formes plus graves et déclencher un œdème cérébral de haute altitude (OCHA) ou un œdème pulmonaire de haut altitude (OPHA). "En cas d'OPHA ou d'OCHA, l'urgence est extrême, la redescente ou la mise en caisson hyperbare avant la redescente est impérative", alerte la Fédération.
Pour réduire les risques, elle rappelle quelques mesures de précaution : ne pas monter trop vite trop haut, éviter les efforts intenses en début de séjour, ne pas rester trop haut trop longtemps et monter suffisamment haut pour s’acclimater en cas d’expédition programmée. Dans la plupart des cas, le mal aigu des montagnes survient au-delà de 3.500 mètres d’altitude.


