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Odorat

Les larmes des femmes auraient le pouvoir de réduire l'agressivité des hommes

Des chercheurs révèlent que les larmes émotionnelles des femmes contiennent un signal chimique, détecté inconsciemment par l’odorat, capable de réduire l'agressivité masculine.

Les larmes des femmes auraient le pouvoir de réduire l'agressivité des hommes Siarhei Khaletski / istock




L'ESSENTIEL
  • Des chercheurs ont démontré que les larmes émotionnelles des femmes réduisent l’agressivité masculine de près de 44 %.
  • Ce phénomène repose sur un signal chimique détecté inconsciemment par l’odorat.
  • La découverte ouvre la voie à des applications innovantes, mais soulève aussi des enjeux éthiques majeurs.

Et si une simple larme pouvait désamorcer un conflit ? Une étude publiée dans la revue PLOS Biology révèle qu’un composé chimique contenu dans les larmes émotionnelles des femmes est capable de réduire l’agressivité des hommes de plus de 40 %. Menée par le Weizmann Institute of Science, en Israël, cette recherche propose un nouvel éclairage sur le pouvoir insoupçonné de nos pleurs.

Des larmes qui apaisent les instincts violents

Inspirés de travaux précédents chez les rongeurs, les chercheurs ont voulu savoir si les larmes humaines possédaient aussi des propriétés de "signalisation chimique sociale". Chez les souris, en effet, les larmes des femelles bloquent l’agressivité des mâles. Pour tester ce mécanisme chez l’humain, un groupe de 25 hommes a participé à une expérience où ils devaient jouer, à deux, à un jeu destiné à provoquer la frustration, l’agressivité et la volonté de vengeance : l’un était amené à penser que l’autre trichait, puis il avait l’opportunité de se venger en lui faisant perdre de l’argent.

Les volontaires ont ensuite été exposés à des larmes émotionnelles de femmes ou à une solution saline, toutes deux inodores, sans savoir ce qu’ils reniflaient. Le résultat est sans appel : lorsque les participants sentaient les vraies larmes, leur comportement agressif chutait de 43,7 %. Et cela s’est vu à l’IRM : les régions cérébrales liées à l’agressivité – le cortex préfrontal et l’insula antérieure – s’activaient bien moins. Et plus la différence d’activité était marquée, moins les participants cherchaient à se venger.

Un mécanisme évolutif partagé avec les animaux

Cette forme de communication silencieuse, cette signalisation chimique sociale, est bien documentée chez les animaux. L’idée que, chez les humains, les larmes puissent fonctionner de la même manière bouleverse totalement notre perception des émotions, selon les auteurs. "Nous avons découvert que, tout comme chez les souris, les larmes humaines contiennent un signal chimique qui bloque l’agressivité masculine intraspécifique. Cela contredit l’idée que les larmes émotionnelles sont propres aux humains", expliquent-ils dans un communiqué.

Si cette découverte offre des perspectives prometteuses pour gérer des environnements à haut risque (prisons, interventions policières, violences domestiques), elle soulève aussi des enjeux éthiques majeurs. Peut-on utiliser un produit qui modifierait le comportement sans que la personne en soit consciente ? Et qui déciderait d’un tel usage ? Si la prudence est de mise, les auteurs estiment que cette étude ouvre une piste vers des solutions non violentes de régulation des comportements.

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