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Santé publique

Glyphosate : un sénateur français estime les pesticides moins cancérigènes que la viande rouge

Le sénateur UDI de Haute-Garonne Pierre Médevielle affirme, après avoir enquêté pendant 15 mois pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), que le glyphosate n'est pas cancérigène. 

Glyphosate : un sénateur français estime les pesticides moins cancérigènes que la viande rouge ajr_images /istock




"A la question 'le glyphosate est-il cancérogène', la réponse est non ! Il est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge qui ne sont pas interdites". Ces propos tenus par Pierre Médevielle, sénateur UDI de Haute-Garonne et vice-président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dans une interview accordée à la Dépêche du Midi, font débat. 

"Nous sommes aujourd'hui dans un climat d'hystérie collective"

Mandaté par les commissions des Affaires Economiques et du développement durable pour dresser un rapport "sur la crise du glyphosate, de la nature cancérogène du produit à l'ampleur qu'a prise cette affaire dans la société et dans les médias", le sénateur a "contrôlé le système d'évaluation des substances dangereuses et les processus mis en œuvre en France" et en Europe pendant 15 mois. Une enquête dont il devrait présenter les résultats jeudi, mais dont il laisse entrevoir les grandes lignes dans le quotidien régional.

"Après avoir beaucoup travaillé avec les agences scientifiques sur ce produit, j'affirme que si le glyphosate a certainement beaucoup de défauts, aucune étude scientifique ne prouve formellement sa cancérogénicité ni en France, ni en Europe, ni dans le monde". Et de poursuivre : "Dans le cadre des questions scientifiques dont je suis chargé à l'OPECST, je m'occupe des pesticides en général et je peux vous dire que des substances utilisées aujourd'hui en viticulture me gênent beaucoup plus que le glyphosate. On a sur elles des études de toxicologie bien précises, et qui sont beaucoup plus dangereuses". 

Alors que la défiance envers les pesticides se fait grandissante et que Monsanto vient d'être condamné à verser 2 milliards d'euros à un couple atteint d'un cancer, Pierre Médevielle estime que nous sommes dans "un climat d'hystérie collective qui voudrait que l'on supprime tous les pesticides". Selon lui, "il y aura toujours des bactéries, des champignons, des insectes – on a vu les dégâts causés par la pyrale du buis –, et si l'on vide la trousse à pharmacie on revient aux grandes famines du Moyen Âge". 

Glyphosate et autisme

Les résultats de cette enquête viennent corroborer ceux de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) qui a affirmé début mai que le glyphosate n'était pas cancérigène pour l'être humain. "Il n’y a pas de preuve que le glyphosate cause le cancer", affirme Alexandre Dunn, une responsable de l’agence en charge de la sécurité chimique et de la prévention de la pollution. "L’utilisation du glyphosate ne pose pas de risque pour la santé publique", indique l’agence, qui prétend que même "les enfants n’ont aucun risque à jouer sur une pelouse résidentielle traitée".

Sauf que ! Si aucune étude ne prouve pour le moment que le glyphosate est cancérigène pour l'Homme, une recherche publiée récemment dans la revue médicale BMJ affirme que l'exposition aux pesticides agricoles avant la naissance et au cours de la première année de vie est associée à un risque accru d’autisme. Les effets sur notre santé de 11 pesticides (parmi lesquels le glyphosate, le chlorpyrifos, le diazinon, le malathion, la perméthrine, la bifenthrine ou encore le bromure de méthyle) ont donc été étudiés. 

"Nos résultats indiquent que le risque d’autisme peut augmenter avec l'exposition prénatale et infantile à plusieurs pesticides courants, qui ont eu un impact sur le développement neurologique" des enfants, écrivent les chercheurs. Leurs conclusions "appuient la nécessité d'éviter l'exposition prénatale et infantile aux pesticides pour protéger le cerveau de l'enfant en développement".

Pour rappel, le Centre international sur le cancer (CIRC), qui dépend de l’OMS, classe lui depuis 2015 le glyphosate parmi les produits "probablement cancérigènes pour les humains".

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