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Glyphosate : une agence européenne dément son caractère cancérigène

L’Agence européenne des produits chimiques a conclu que le glyphosate n’était pas cancérigène, ce qui ouvre la voie à une nouvelle autorisation de l’herbicide en Europe.

Glyphosate : une agence européenne dément son caractère cancérigène Nolanberg11/epictura




Ha, le glyphosate… Les trois quarts des Français n’en veulent plus ; les citoyens du Vieux Continent s’intoxiquent, les fœtus trinquent, mais qu’importe. L’Europe, elle, reste très attachée à la commercialisation de l’herbicide le plus vendu au monde. Ainsi, les tergiversations de la Commission Européenne sur la ré-autorisation du glyphosate ont trouvé un écho à l’agence européenne d’évaluation des produits chimiques. Celle-ci vient de rendre un avis en faveur du glyphosate, qu’elle ne juge finalement pas cancérigène.

« Cette conclusion repose à la fois sur des preuves humaines et sur le poids des preuves tirées de l'examen de l'ensemble des études animales », a déclaré ce mercredi Tim Bowmer, le président de l'organe d'évaluation des risques de l'ECHA, lors d’une conférence de presse numérique.

Caution sanitaire

Selon l’ECHA, le composant chimique, présent notamment dans le RoundUp de Monsanto, ne doit pas être classé parmi les substances cancérigènes. L’agence était invitée à se pencher sur le cas du glyphosate dans le cadre d’une éventuelle ré-autorisation de mise sur le marché européen.

En juin, la Commission Européenne a donné un feu orange au produit, en le ré-homologuant pour 18 mois supplémentaires mais en conditionnant une autorisation complète à la livraison d’un avis prouvant l’absence de risque potentiel cancérogène. Sans cette caution sanitaire, le glyphosate aurait dû être retiré du marché.

Le voici donc, l’avis. Il contredit les conclusions du Centre International de Recherche sur le Cancer, l’agence qui fait foi en la matière et qui a classé en 2015 le glyphosate parmi les « probablement cancérigènes ». Le document sera transmis « avant l’été » à la Commission Européenne qui décidera, sur sa foi, de réhomologuer ou non le glyphosate. On peut raisonnablement craindre le pire…

"Conflits d'intérêts"

« Cette classification de l’ECHA est totalement incompréhensible car le CIRC a montré clairement qu’au moins sept études montrent une incidence accrue de certains cancers chez des animaux de laboratoires exposés au glyphosate. », déplore François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, cité dans un communiqué.

C’est qu’il y a de quoi se décourager. Sur la même ligne, l’EFSA et l’Agence allemande Bfr (équivalente à notre Anses) avaient elles aussi jugé le glyphosate inoffensif pour l’humain exposé. La méthodologie retenue pour parvenir à cette conclusion avait fait bondir les ONG environnementales ; Générations Futures a d’ailleurs porté plainte contre ces deux agences.

L’ONG s’interroge de nouveau sur la méthodologie retenue par l’ECHA, « qui utilise des études non publiées fournies par l’industrie pour ses évaluations et dont certains membres du panel d’expert semblent bien dans des situations de conflits d’intérêts. Nous sommes aujourd’hui révoltés par ces fonctionnements qui aboutissent à présenter le glyphosate comme sûr alors que de très récentes études montrent clairement sa dangerosité pour la santé humaine ».

Perturbateur endocrinien

En France, l'autorisation de mise sur le marché du glyphosate a été suspendue et la ministre de la Santé a annoncé que le produit n'aurait plus droit de cité en France. « Indépendamment des débats sur le caractère cancérigène ou non du glyphosate, nous considérons, et les études dont nous disposons le montrent, que c'est un perturbateur endocrinien », avait rappelé Ségolène Royal.  

Depuis le 1er janvier 2017, le Round Up est interdit à la vente en France, même si celle-ci reste tolérée jusqu’en 2019 afin de permettre aux commerçants d’écouler leurs stocks et aux utilisateurs de trouver des alternatives. En tout, 132 produits contenant du glyphosate ont été retirés de la vente. 

Une initiative européenne a été lancée afin d'inciter l'Europe à interdire le produit. Si elle atteint un million de signatures, la Commission aura l'obligation de proposer une projet réglementaire prenant en compte cette demande citoyenne. 

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