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Décès

Infections bactériennes : les 5 bactéries qui tuent le plus dans le monde

Par Mégane Fleury

Les infections par des bactéries sont la deuxième cause de décès à travers le monde. Parmi les différents pathogènes, cinq sont particulièrement mortels.  

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Plus de 800.000 enfants de moins de 5 ans meurent, chaque année, des suites d'une infection due aux pneumocoques dans le monde selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
D'après le Ministère de la santé, l’antibiorésistance est la cause de 5.543 décès par an chez des patients atteints d’infections à bactéries résistantes, en France.

Un décès sur huit est lié à une infection bactérienne. C’est la conclusion d’une étude parue le 21 novembre dans The Lancet. Cette estimation, qui concerne l’année 2019, est la première du genre au niveau mondial. Elle a été réalisée par le Global Burden of Disease, un groupe de recherche consacré aux décès et invalidités liés à des centaines de maladies et de facteurs de risques. Dans cette nouvelle recherche, les scientifiques se sont intéressés à l’impact de 22 agents pathogènes courants et de 11 infections dans 204 pays. 

Les infections bactériennes, 2ème cause de décès à travers le monde

Au total, les données montrent que 7,7 millions de décès sont liés à ces agents pathogènes, "soit 13,6 % du total mondial, en 2019", précisent les auteurs. Seules les cardiopathies ischémiques, qui rassemblent différentes pathologies cardiaques, dont la crise cardiaque, ont fait plus de décès cette année-là. "Ces nouvelles données révèlent, pour la première fois, l’ampleur du défi de santé publique posé par les infections bactériennes", commente le co-auteur de l'étude, Christopher Murray, directeur de l'Institut américain de mesure et d'évaluation de la santé.

5 bactéries responsables de la moitié des décès par infection bactérienne 

L’autre principale information de cette étude concerne les bactéries impliquées dans ces décès. Cinq des 33 bactéries étudiées étaient responsables de la moitié des décès : Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Streptococcus pneumoniae, Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa.

La première, Staphylococcus aureus, plus couramment appelée staphylocoque doré, est "la souche de staphylocoque la plus fréquemment rencontrée en pathologie humaine et vétérinaire", précise l’Institut Pasteur. Elle est la principale bactérie liée aux intoxications alimentaires en France, mais elle est aussi responsable de nombreuses infections contractées dans les établissements hospitaliers, les infections nosocomiales.

La seconde, Escherichia coli, est principalement impliquée dans les intoxications alimentaires.

La bactérie Streptococcus pneumoniae est responsable des infections à pneumocoques, qui peuvent toucher les sinus, les oreilles, le sang, les poumons ou encore les enveloppes des poumons. D’après Santé Publique France, "ces infections touchent le plus souvent les jeunes enfants, les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques ou qui suivent un traitement qui diminue leurs défenses immunitaires contre les infections".

La quatrième bactérie, Klebsiella pneumoniae, est responsable de différentes infections, et est une cause "importante de pneumonie et d'abcès pulmonaires d'origine communautaire ou nosocomiale" d’après le Ministère de la santé canadien.

Enfin, Pseudomonas aeruginosa, est un pathogène présent dans l’environnement, mais qui peut engendrer des infections dans le sang, les poumons, et d’autres parties du corps. D’après le CDC, Center for Disease Control, l’organisme américain en charge de la santé publique, cette bactérie, résistante aux antibiotiques, a provoqué environ 32.600 infections parmi les patients hospitalisés et environ 2.700 décès, aux États-Unis, en 2017.

Comment réduire le nombre de décès liés aux infections bactériennes ?

Pour les auteurs de cette étude, ces résultats doivent alerter et des moyens doivent être alloués pour "réduire le nombre de décès et d’infections". Cela passe par des investissements en santé publique, notamment dans les pays les plus concernés. La recherche montre des différences importantes entre les régions pauvres et riches. En Afrique subsaharienne, il y a eu 230 décès pour 100.000 habitants dus aux infections bactériennes, contre 52 pour 100.000 dans les pays à revenus élevés (Europe Occidentale, Amérique du Nord, Australie). L’autre levier d’action est la lutte contre "l'utilisation injustifiée d’antibiotiques", responsable de la résistance accrue des bactéries à ces médicaments. D’après l’Organisation mondiale de la santé, ce phénomène fait partie des dix plus grandes menaces pour la santé publique auxquelles l’humanité est confrontée.