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Covid-19

Remdésivir : seul antiviral survivant des essais cliniques

Par Jean-Guillaume Bayard

Tous les espoirs des essais cliniques européens Solidarity et Discovery reposent désormais sur le remdésivir afin de traiter les patients infectés par la Covid-19.

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Des quatre options thérapeutiques étudiées par les essais cliniques Solidarity et Discovery, il ne reste plus que le Remdesivir
L'hydroxychloroquine et les deux traitements à base de l'association lopinavir/ritonavir ont été retirés, faute de résultats et à cause d'effets secondaires sur la santé des patients
La France s'est assurée de la disponibilité de doses suffisantes de remdesivir

Les pistes de traitement contre le coronavirus s’amenuisent au fil du temps. Quatre options thérapeutiques étaient sur la ligne de départ: la combinaison de deux antiviraux utilisés contre l’infection au VIH (le lopinavir/ritonavir, vendu sous le nom Kaletra), le lopinavir/ritonavir associé à l'interféron bêta (pour lutter contre la sclérose en plaques), l’hydroxychloroquine (un antipaludique) et le remdésivir.

Après plusieurs mois d'essais, seul reste le remdésivir, testé auparavant pour lutter contre le virus Ebola et qui a donné des résultats prometteurs dans le cadre d’études sur l’animal pour le Syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS)

Donald Trump a acquis 90% du stock de remdésivir

Le 17 juin dernier, les essais cliniques Solidarity, dirigé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et Discovery, mené au niveau européen, ont abandonné les études autour de l’hydroxychloroquine après que des études aient montré son inefficacité pour soigner les patients et qu'il présentait des risques cardiovasculaires pour les patients. Désormais, c’est le traitement lopinavir/ritonavir, jugé inefficace et suspecté d'effets indésirables sur la fonction rénale, qui est retiré de la liste des essais cliniques. Cette décision a été prise conjointement samedi, par l’OMS pour l’essai Solidarity et par les responsables français de Discovery. “Les résultats préliminaires montrent que l'hydroxychloroquine et l'association lopinavir/ritonavir ne réduisent que peu, voire pas du tout, la mortalité des patients hospitalisés pour la Covid-19 par rapport aux soins standard”, justifie l’OMS dans un communiqué publié le 4 juillet. Cette association a déjà été abandonnée, fin juin, par l’essai britannique Recovery.

Le remdésivir reste le dernier espoir de traitement de ces essais cliniques. Le médicament a obtenu, mi-juin dernier, par l’Agence européenne du médicament (AEM) une autorisation de mise sur le marché. Courant mai, ce sont les États-Unis qui ont été les premiers à donner leur accord pour utiliser l’antiviral afin de traiter les patients infectés par la Covid-19. Ce médicament permettrait, selon les premiers essais cliniques, de réduire la durée moyenne d’hospitalisation d’un patient contaminé de 4 jours. Une efficacité qui a conduit Donald Trump à acheter la quasi-totalité des stocks. Le médicament n’a cependant pas montré qu’il parvenait à réduire la mortalité chez les patients infectés.

Plus de 2 000 euros pour un traitement de cinq jours 

La France n’a pas souhaité louper le wagon remdésivir. L’Agence du médicament (ANSM) a assuré que “la France s’est assurée de la disponibilité de doses suffisantes” de cet antiviral. Le laboratoire Gilaed, qui produit les stocks de remdisivir, a fixé le prix à 390$ (344€) par flacon dans tous les pays développés, soit 2 340$ (2 068€) pour un traitement normal de six flacons en cinq jours.

La dexaméthasone, un médicament de la famille des stéroïdes, a prouvé son efficacité contre la Covid-19. Les résultats d'un vaste essai clinique britannique ont montré qu'il permettait de réduire d'un tiers la mortalité chez les malades les plus gravement atteints et d'un cinquième chez ceux qui sont moins touchés. Le Royaume-Uni a déjà annoncé utiliser ce médicament pour traiter ses patients.