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Covid-19 : le virus a-t-il muté en une forme plus contagieuse ?

Par Mégane Fleury

D’après une recherche américaine, le virus serait aujourd’hui plus contagieux, suite à une mutation intervenue en février en Europe. D'autres scientifiques contestent ces résultats. 

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Le virus SARS-CoV-2 aurait muté 14 fois entre son émergence en Chine et sa présence en Europe
Ce mutations auraient augmenté sa contagiosité mais pas sa dangerosité
L'étude qui avance ces informations n'est pas encore validée par la communauté scientifique

La mutation des virus est un phénomène normal : elle se produit lors de la réplication. Certaines mutations peuvent les rendre plus agressifs ou aider à leur multiplication. Les scientifiques surveillent ces évolutions car elles peuvent avoir un impact sur la recherche de traitement et de vaccin. Aux États-Unis, des chercheurs de l’université de Californie affirment que la version du coronavirus circulant actuellement est plus contagieuse que celle identifiée au début de l’épidémie à Wuhan. 

Une transmission plus rapide 

L’étude a été réalisée avec des scientifiques des universités anglaises de Duke et Sheffield. Ensemble, les chercheurs ont analysé près de 6 000 séquences du Covid-19. Ils ont identifié 14 mutations, dont l’une est dominante, la D614G. Selon leurs conclusions, cette forme serait d’abord apparue en Europe au début du mois de février, avant de se répandre plus largement. Cette version du virus serait plus contagieuse, mais pas plus mortelle.
Ce n’est pas la seule recherche à s’intéresser aux mutations  du Covid-19. Fin avril, le professeur Li Lanjuan, épidémiologiste en Chine, affirmait avoir identifié au moins 30 mutations du SARS-CoV-2.

Des résultats contestés 

Ces résultats doivent toutefois être interprétés avec prudence. L’étude a été publiée sur le site bioRxiv : il est utilisé par les chercheurs pour publier leurs résultats avant qu’ils ne soient soumis à un examen par les pairs. L’objectif est d’accélérer la transmission d’informations entre chercheurs en cette période de crise. Les résultats de l'étude américaine n'ont donc pour l'instant pas été évalués par d'autres scientifiques.

Le Los Angeles Times recense les avis de plusieurs scientifiques sur ces conclusions. Si Charles Brenner, professeur de biochimie à l’université de l’Iowa, juge l’étude "utile", le pédiatre et spécialiste des vaccins Peter Hotez estime que d’autres recherches sont nécessaires. "Il y a beaucoup de spéculation, explique-t-il au quotidien californien, il n’y a pas de vérification expérimentale." Le Los Angeles Times souligne que si ces mutations sont confirmées, cela compliquera les efforts de lutte contre le virus : les personnes immunisées, car précédemment contaminées, ne le seraient plus face à la nouvelle version et une deuxième contamination deviendrait possible. D’autres études seront donc nécessaires pour vérifier ces résultats.