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Méningites : les maux de têtes accompagnés de fièvre sont une urgence

Une « méningite » aiguë est une inflammation aiguë des « méninges », les membranes qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière. Le plus souvent, cette inflammation est secondaire à une infection par un virus ou par une bactérie. Dans ce derniers cas, il y a un risque majeur et c’est une urgence.  

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Quel est le traitement d’une méningite ?

Dans le cas des méningites virales bénignes, le traitement consiste à soulager les douleurs et la fièvre : repos et administration de médicaments contre la fièvre et la douleur (paracétamol).

Si une origine bactérienne est suspectée, un traitement antibiotique est administré en urgence pour une durée qui dépend de la bactérie et de l’évolution de l’état du patient.

Le traitement s’effectue par voie intraveineuse (en perfusion) et, en France, on utilise en première intention les céphalosporines de 3ème génération (cefotaxime, ceftriaxone).

En cas de suspicion de méningite à Listeria, un autre antibiotique type aminoside sera systématiquement associé.

En cas de méningite tuberculeuse, sera initiée un quadruple traitement antituberculeux pendant 2 à 3 mois (isoniazide 5 mg/kg par jour, rifampicine 10 mg/kg par jour, éthambutol 15 mg/kg par jour, pyrazinamide, 20 mg/kg par jour), relayé ensuite par une double antibiothérapie (isoniazide, rifampicine). La durée totale du traitement est de 12 mois. L'association de vitamine B6 est systématique. Une corticothérapie est très souvent recommandée en cas d'arachnoïdite associée (1 mg/kg par jour).

Comme les résultats des examens bactériologiques ne sont pas disponibles au début du traitement, on parle de « traitement probabiliste ». La prescription est ensuite adaptée en fonction des résultats des examens (et en particulier de l’analyse du liquide céphalorachidien, prélevé lors de la ponction lombaire). Elle peut comporter plusieurs antibiotiques choisis selon la sensibilité des germes et leur résistance aux différents antibiotiques testés par l'antibiogramme.

Le traitement est mis en place pour une à trois semaines (en l’absence de complications).

La méningococcie peut être mortelle et doit toujours être considérée comme une urgence médicale : tout malade souffrant de signes infectieux avec à l'examen clinique la présence d'un purpura ne « s'effaçant pas à la vitropression » et comportant au moins un élément nécrotique ou ecchymotique, doit immédiatement recevoir une première dose d'une céphalosporine de 3ème génération en IV ou en IM et être transféré d'urgence à l'hôpital par le SAMU.

En cas de méningite fongique ou parasitaire, le médecin prescrit des médicaments antifongiques ou antiparasitaires. Devant une mycose et avant la réception de « l'antifongigramme », l'amphotéricine B liposomale reste le traitement de référence, associé à la 5-fluorocytosine, compte tenu de la largeur de son spectre et de son efficacité démontrée contre de nombreuses mycoses cérébroméningées (candidose, cryptococcose, coccidioïdomycose, histoplasmose, blastomycose, aspergillose, sporotrichose).

En cas de séjour dans une zone d'endémie et de suspicion de cysticercose méningée, un traitement antiparasitaire, le plus souvent par praziquantel, peut être institué.

Quelle est la surveillance du traitement d’une méningite ?

Dans les premières 48 heures, les éléments de surveillance sont la fièvre, qui diminue progressivement, avec la régression du syndrome méningé.

Aucune ponction lombaire de contrôle n'est utile, ni après 36 heures, ni en fin de traitement, sauf en cas d'évolution atypique ou défavorable, si le germe n'a pas été identifié ou s'il s'agit d'une souche de Streptococcus pneumoniae de sensibilité diminuée aux bétalactamines : dans ce cas, une concentration d'antibiotiques doit être dosée dans le LCR (et comparée à la concentration minimale inhibitrice, ou CMI, de la souche isolée) : l’objectif est qu’elle soit supérieure à la CMI.

Il faut rechercher systématiquement une éventuelle complication au cours des premiers jours. Celle-ci pourra, en effet, justifier des mesures adaptées : sonde gastrique en cas de troubles de vigilance, traitement anticonvulsivant en cas de crises convulsives, assistan