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BPCO : une bronchite chronique qui essouffle

La « broncho-pneumopathie chronique obstructive », ou « BPCO », est une bronchite chronique caractérisée par une obstruction permanente des bronches. Très dépendante au tabagisme, elle est d’installation insidieuse et se manifeste par un essoufflement insidieux et une toux. Plus elle est traitée tôt, meilleur est le pronostic. Non traitée, elle aboutit à une insuffisance respiratoire.

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Peut-on vivre avec une BPCO ?

Il est fréquent que les malades se sentent anxieux au cours d’une BPCO (30 à 50 % des malades). Il est même possible d’observer des dépressions. L’aide d’un psychiatre ou d’un psychologue peut être nécessaire. Dans certains cas, un séjour de reconditionnement à l’effort dans un centre de réhabilitation respiratoire peut avoir des effets positifs non seulement sur la fonction respiratoire, mais aussi sur le mental.
Le fait d’être trop gros ou trop maigre a des effets néfastes sur le pronostic de la maladie. Etre en grand surpoids peut aggraver l’essoufflement et réduire plus encore la capacité pulmonaire. Il convient donc de mettre en place des mesures diététiques afin de se rapprocher du poids normal.
A l’inverse, le problème de la dénutrition est majeur dans les stades évolués de la maladie : 50 à 60 % des personnes souffrant de BPCO évoluées sont en état de dénutrition. Il faut donc être attentif à une éventuelle perte de poids et une fonte musculaire, ce qui doit conduire à un apport calorique suffisant pour permettre une reconstruction des muscles.

Peut-on travailler avec une BPCO ?

Un malade souffrant de BPCO peut continuer à travailler si son état de santé est compatible avec le travail effectué (pas de travail trop physique, pas de toxique et pas de risque de tabagisme passif).
Il est possible dans le cas contraire de le reclasser, en particulier vers un poste moins physiquement exigeant et plus sédentaire. Au stade d’insuffisance respiratoire chronique, il est possible de pouvoir continuer à travailler en cas de travail très sédentaire.

Peut-on faire une activité physique avec une BPCO ?

A un stade précoce de la BPCO, il est recommandé de faire du sport. Lorsque la BPCO rend difficile les efforts, un programme de réhabilitation respiratoire centré sur l’activité physique et le réentraînement à l’effort, sera conseillé. Au stade d’insuffisant respiratoire, la pratique d’un sport est uniquement possible sous oxygénothérapie et dans certaines conditions.
L’entretien musculaire reste toujours nécessaire, si besoin avec l’aide d’un kinésithérapeute et, dans tous les cas, par le maintien d’un minimum d’activité physique quotidienne.

Peut-on voyager avec une BPCO ?

Il est possible de partir en voyage avec une BPCO à condition de savoir quel est son niveau de fonction respiratoire (VEMS) et d’oxygénation dans le sang au repos et d’avoir sur soi ces informations précises sur la maladie et son traitement. Il faut aussi être capable de reconnaître un début d’exacerbation respiratoire et de savoir le gérer.
Prendre l’avion peut poser problème lorsque la BPCO est évoluée. En effet, la pressurisation de la cabine n’est que partielle (équivalente à 1300 à 1500 mètres d’altitude en fonction des avions) et le vol risque de renforcer le manque d’oxygène dans le sang (« l’hypoxie »). Il peut alors être nécessaire d’être mis sous oxygène pendant le vol ou d’adapter son oxygénothérapie. Dans tous les cas, il n’est pas possible d’utiliser son propre concentrateur portable ou transportable et il faut en prévenir la compagnie aérienne à l’avance. Des bouteilles d’oxygène agréées « aéronautique » peuvent être fournies par la compagnie, mais cela nécessite de prévenir quelques semaines à l’avance le service médical de la compagnie (le malade devra faire remplir un imprimé spécifique par son médecin traitant ou son pneumologue).

Comment se faire opérer avec une BPCO ?

Les précautions à prendre en cas d’anesthésie sont d’autant plus importantes que la maladie est évoluée et l’apport d’oxygène nécessaire. En cas d’intervention abdominale, la douleur post-opératoire due à la section chirurgicale des muscles du ventre réduit la capacité respiratoire et rend la toux pénible, donc moins efficace : le risque d’infection ou d’insuffisance respiratoire aiguës est alors plus grand. Les risques sont identiques en cas d’intervention sur le thorax (opération du cœur). Dans ces circonstances, l’aide du kinésithérapeute est indispensable. Avant une opération, il est généralement nécessaire de faire mesurer son souffle et de prendre l’avis de son pneumologue et d’augmenter sa consommation de bronchodilatateurs. Dans certains cas, il peut être nécessaire de débuter une réhabilitation respiratoire avant de subir une opération.

Peut-on avoir une vie sexuelle avec une BPCO ?

Une vie sexuelle satisfaisante est tout à fait possible pour un malade souffrant de BPCO : le seul obstacle est un essoufflement important (l’énergie requise pour un acte sexuel correspond à peu près à l’effort qu’il faut pour monter un escalier de vingt marches ou pour marcher rapidement sur un terrain plat pendant quatre à six minutes tout en parlant).
Il est possible d’économiser son souffle en pratiquant certaines positions (il faut éviter celles qui compriment le thorax et l’abdomen) et d’utiliser un bronchodilatateur avant, voire pendant, les relations sexuelles.
En cas d’insuffisance respiratoire, il est conseillé de poursuivre l’oxygénothérapie pendant tout ou partie de l’acte sexuel.