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Pollution

La pollution de l’air modifie le cerveau des adolescents

Des chercheurs ont découvert que la pollution de l’air pouvait modifier le cerveau des adolescents et ce, même à des niveaux considérés comme sûrs par les autorités sanitaires. 

La pollution de l’air modifie le cerveau des adolescents EyeEm Mobile GmbH/iStock




L'ESSENTIEL
  • Selon une nouvelle étude, la pollution de l’air pourrait modifier le cerveau des adolescents.
  • Les régions touchées sont impliquées dans les fonctions exécutives et cognitives, le langage, la gestion des émotions et les interactions sociales.
  • Ces modifications sont visibles même chez les adolescents exposés à des niveaux de pollution considérés comme sûrs par les autorités sanitaires.

23 agglomérations ont connu des dépassements de normes réglementaires de qualité de l’air en 2024 pour quatre polluants en 2024, selon le dernier bilan de la qualité de l'air extérieur en France. Mais selon une nouvelle étude, pas besoin d’aller jusque-là pour que le cerveau des adolescents soit impacté. 

Même à des niveaux sûrs, la pollution de l’air modifie le cerveau des adolescents

Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue Environmental Research, les chercheurs ont découvert que la pollution de l’air pouvait modifier le cerveau des adolescents même à des niveaux considérés comme sûrs par les autorités sanitaires. Les scientifiques ont analysé les données de l’étude ABCD, sur le développement du cerveau d’enfants et d'adolescents vivant aux États-Unis. En tout, près de 11.000 jeunes ont été suivis. Tous ont été exposés dès le début de l’adolescence à des polluants tels que les particules fines, le dioxyde d’azote (NO2) ou l’ozone (O3).

Ce qui est peut-être le plus inquiétant, c'est que cette étude ne s'intéresse pas aux toxiques rares, elle a examiné les polluants courants auxquels nous sommes tous exposés lorsque nous nous promenons et respirons l'air extérieur, souligne le Dr Calvin Jara, principal auteur de l'étude, dans un communiqué. Nous avons découvert un effet lent et subtil sur le cerveau qui, même s'il ne provoque pas de symptômes immédiats, pourrait modifier les trajectoires et les résultats du développement au fil du temps.

Dans le détail, les scientifiques ont découvert que l’exposition à ces polluants dès le début de l’adolescence - voire même au début de la puberté (entre 9 et 10 ans) - était associée à des modifications du cerveau. Les zones touchées sont impliquées dans les fonctions exécutives et cognitives, le langage, la gestion des émotions et les interactions sociales. L’épaisseur du cortex cérébral, jouant un rôle dans la maturation du cerveau, était aussi concernée. 

Sans surprise, les jeunes vivant en milieu urbain étaient les plus touchés. Mais les chercheurs ont même observé ces modifications - moins graves mais bien présentes - chez les adolescents exposés à des niveaux de pollution inférieurs aux seuils considérés comme sûrs par l’Agence de protection de l’environnement (EPA) des États-Unis.

Des conséquences à long terme pour les adolescents

Ces données montrent qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé, assure le Dr Calvin Jara. C’est ce qui arrive à des millions d’enfants dans le monde, exposés à de faibles niveaux de pollution atmosphérique pendant des années.” Pour les auteurs, ces modifications pourraient avoir des répercussions sur la santé globale des adolescents, leur bien-être et leur parcours de vie, avec un risque plus élevé de difficultés scolaires et de troubles du comportement. 

Ces travaux viennent s'ajouter aux preuves de plus en plus nombreuses que la pollution n'est pas seulement un problème environnemental, explique Bonnie Nagel, coautrice de l’étude. C'est un problème de santé publique majeur et croissant, en particulier pour les plus jeunes et les plus vulnérables.”

En France, les normes de certains polluants, comme le dioxyde d’azote (NO2) ou les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 µm (PM10), doivent être “obligatoirement” respectées. Pour d’autres, à l’instar de l’ozone (O3) ou le nickel (Ni), les niveaux sont à respecter “dans la mesure du possible”. Pourtant, les dépassements observés en 2024 concernaient les quatre polluants cités en exemple.

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