- Le diagnostic de BPCO est généralement établi après un test respiratoire appelé spirométrie.
- Mais certains patients ont des résultats normaux à cet examen, alors qu’ils sont atteints de BPCO.
- Des chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode pour diagnostiquer la BPCO sans spirométrie.
En France, 5 à 10 % des personnes de plus de 45 ans sont atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (ou BPCO), selon l’Assurance Maladie. Le diagnostic est généralement établi après un test respiratoire appelé spirométrie.
La spirométrie ne détecte pas tous les patients atteints de BPCO
Mais certains patients ont des résultats normaux à cet examen, alors qu’ils sont atteints de BPCO. Pour les repérer, des chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode de diagnostic. Celle-ci repose sur l'existence de critères respiratoires, dont certains ne peuvent être obtenus qu’avec une tomodensitométrie thoracique (TDM), c’est-à-dire un scanner thoracique. Leur étude vient d’être publiée dans la revue JAMA Network.
Lors de leurs travaux, les scientifiques de l'Université d'Alabama à Birmingham, aux États-Unis, ont testé cette méthode avec deux cohortes :
- l’une de 9.416 participants recrutés sur 21 sites aux États-Unis entre 2007 et 2011, avec un suivi jusqu'en 2022.
- l’autre de 1.561 participants, de neuf sites au Canada dont les informations ont été récoltées entre 2009 et 2015, avec un suivi jusqu'en 2023.
Tous ont passé une spirométrie et une TDM. Les chercheurs ont retenu cinq critères mineurs : emphysème, épaississement des parois bronchiques - ces deux premiers critères ne sont visibles qu’au scanner thoracique -, dyspnée, bronchite chronique et mauvaise qualité de vie respiratoire.
Ils ont ensuite établi deux façons de poser le diagnostic :
- de mauvais résultats à la spirométrie et au moins un critère mineur
- des résultats normaux à la spirométrie et au moins trois des cinq critères mineurs
Des patients diagnostiqués BPCO grâce à cette nouvelle méthode de diagnostic
Dans la première cohorte, 811 personnes ayant des résultats normaux à la spirométrie ont finalement été classées comme étant atteintes de BPCO, sur la base de ces critères mineurs uniquement. Celles-ci présentaient une mortalité plus élevée et plus d’exacerbations, c’est-à-dire les poussées d’aggravation des symptômes habituels.
Dans la deuxième cohorte, 7 % des participants, soit 48 personnes, ayant eu des résultats normaux à la spirométrie ont finalement été classées comme étant atteintes de BPCO. À l’inverse, 16 % des patients diagnostiqués BPCO avec la spirométrie n’en sont pas atteints selon la méthode des critères mineurs. Le groupe nouvellement diagnostiqué avait un taux d’exacerbation plus élevé mais la mortalité était la même que celle des participants sans BPCO.
Cette nouvelle méthode de diagnostic pourrait permettre de détecter des patients à risque plus tôt, même si la spirométrie est normale. Un enjeu important car, actuellement, aucun traitement ne permet de guérir la BPCO mais une prise en charge adaptée et démarrée le plus tôt possible peut ralentir son évolution et peut même inverser certains symptômes.