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Maladie neurodégénérative

Maladie de Parkinson : une découverte bouleverse les croyances communes

Par Mégane Fleury

Selon une étude récente, la mort des neurones producteurs de dopamine n’est pas ce qui déclenche la maladie de Parkinson. En réalité, elle est liée à des dysfonctionnements dans les synapses des neurones.  

whitehoune/ISTOCK
La maladie de Parkinson est une pathologie chronique neurodégénérative.
Des chercheurs ont découvert que la maladie est liée à des dysfonctionnements dans les synapses des neurones.
Selon eux, cela pourrait permettre de développer de nouvelles stratégies de traitement.

En 1817, le médecin James Parkinson identifie une "paralysie agitante". 55 ans plus tard, le professeur Charcot lui donne le nom de maladie de Parkinson. Deux siècles après, cette pathologie neurodégénérative demeure mystérieuse. Dans la revue spécialisée Neuron, des scientifiques expliquent avoir découvert que la maladie commence plus tôt que ce qui était communément admis. 

Une découverte qui bouleverse la chronologie de la maladie de Parkinson 

Depuis longtemps, la dégénérescence des neurones dopaminergiques, qui produisent de la dopamine, était considérée comme l’élément déclencheur de la maladie. Dans ces nouveaux travaux, les chercheurs constatent que cette neurodégénérescence est en réalité précédée d’un dysfonctionnement des synapses des neurones : les espaces qui permettent à ces cellules de s’échanger des signaux électriques. "Nous avons montré que les synapses dopaminergiques deviennent dysfonctionnelles avant que la mort neuronale ne se produise", résume l'auteur principal, le Dr Dimitri Krainc, président du département de neurologie de la Feinberg School of Medicine de l'université Northwestern aux États-Unis.

Maladie de Parkinson : des défaillances dans l’élimination des cellules défectueuses 

Dans un communiqué, le chercheur et ses collègues comparent le processus conduisant à la maladie à une usine de recyclage neuronal. "Imaginez deux travailleurs, expliquent-ils. C’est leur travail de recycler les mitochondries, productrices d’énergie de la cellule, trop vieilles ou surmenées. Si les mitochondries dysfonctionnelles restent dans la cellule, elles peuvent provoquer un dysfonctionnement cellulaire." Le processus de recyclage ou d’élimination de ces vieilles mitochondries est appelé mitophagie. Les deux travailleurs cités par les auteurs sont les gènes Parkin et PINK1. "Dans une situation normale, PINK1 active Parkin pour déplacer les anciennes mitochondries vers le chemin qui les conduit au recyclage ou à l’élimination", développent-ils.

Les scientifiques expliquent que les personnes porteuses de mutations dans les copies de PINK1 ou de Parkin développent la maladie de Parkinson en raison de cette mitophagie inefficace. Mais le cas de deux sœurs a bouleversé la compréhension de la maladie. Elles sont nées sans le gène PINK1, ce qui les exposait à un risque élevé de développer la maladie de Parkinson. Mais l’une des sœurs a été diagnostiquée à l’âge de 16 ans et l’autre à 48 ans. "La sœur qui a été diagnostiquée à 16 ans avait également une perte partielle de Parkin, ce qui, en soi, ne devrait pas causer la maladie de Parkinson, note Dr Dimitri Krainc. Il doit y avoir une perte totale de Parkin pour provoquer la maladie de Parkinson. Alors, pourquoi la sœur qui n’a perdu que partiellement son Parkin a-t-elle contracté la maladie plus de 30 ans plus tôt ?" Ce constat a mis les scientifiques sur une nouvelle piste : le rôle méconnu de Parkin dans la libération de la dopamine. Il est impliqué dans les terminaisons synaptiques entre les neurones et a ainsi une influence sur la libération de la molécule. 

Maladie de Parkinson : de futurs traitements à l’étude 

Pour les auteurs, cette nouvelle découverte ouvre la voie à de futurs traitements pour stimuler le gène Parkin. "Nous avons découvert un nouveau mécanisme pour activer Parkin dans les neurones des patients, précise le Dr Krainc. Maintenant, nous devons développer des médicaments qui stimulent cette voie, corrigent le dysfonctionnement synaptique et, espérons-le, préviennent la dégénérescence neuronale dans la maladie de Parkinson."