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Activité physique

Une hormone pourrait expliquer pourquoi faire du sport est plus dur pour certaines personnes

La quantité de dopamine présente dans le cerveau pourrait expliquer pourquoi certaines personnes sont plus motivées pour faire de l’exercice physique. 

Une hormone pourrait expliquer pourquoi faire du sport est plus dur pour certaines personnes Valerii Apetroaiei/istock




L'ESSENTIEL
  • La dopamine est une hormone liée au plaisir, produite par des neurones spécifiques du cerveau.
  • Une nouvelle étude montre qu'elle est aussi liée à notre motivation à faire du sport.
  • Cela pourrait aussi permettre de prendre en charge les personnes atteintes de fatigue chronique.

La dopamine est surnommée hormone du plaisir. Elle est aussi impliquée dans la récompense et la motivation. Dans la revue NPJ Parkinson's Disease, des scientifiques de l’école de médecine Johns Hopkins expliquent que la quantité de dopamine présente dans le cerveau pourrait aussi expliquer pourquoi certaines personnes ont plus de facilité à faire du sport. 

Dopamine : comment l'hormone influe notre motivation à réaliser des efforts physiques ? 

"Les chercheurs essaient depuis longtemps de comprendre pourquoi certaines personnes trouvent l'effort physique plus facile que d'autres", explique Vikram Chib, responsable de cette étude. Il précise qu’après une séance de sport, la "perception" et "l'auto-déclaration des efforts déployés" varient selon les individus, et cela guide également les décisions concernant les efforts futurs. Dans cette nouvelle recherche, l’équipe s’est concentrée sur le rôle de la dopamine dans l'auto-évaluation des efforts à réaliser pour une séance de sport, "sans promesse d'une récompense".

Des patients malades de Parkinson ont aidé les chercheurs à comprendre le rôle de la dopamine 

Pour comprendre ces mécanismes, les chercheurs ont mobilisé des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, car la pathologie conduit à la destruction des neurones produisant de la dopamine. 19 personnes ont participé à la recherche et ont effectué la même tâche physique, soit serrer une poignée équipée d'un capteur, à différentes reprises. "Un jour, les patients ont été invités à prendre leur médicament de dopamine synthétique quotidiennement comme ils le feraient normalement, indiquent les auteurs. D'autre fois, nous leur avons demandé de ne pas prendre leurs médicaments au moins 12 heures avant d'effectuer le test." Le capteur permettait de déterminer un niveau d’effort, mais les chercheurs ont aussi demandé aux participants d’estimer la quantité d’effort nécessaire pour accomplir la tâche. 

"Lorsque les participants avaient pris leur dopamine synthétique, leurs auto-évaluations des unités d'effort dépensées étaient plus précises que lorsqu'ils n'avaient pas pris le médicament, observent les scientifiques. Ils avaient également moins de variabilité dans leurs efforts, montrant des pressions précises lorsqu’ils étaient incités à le faire." En revanche, lorsqu’ils n’avaient pas pris le médicament, ils surestimaient systématiquement leurs efforts, "ce qui signifie qu'ils percevaient la tâche comme étant physiquement plus difficile", précisent les auteurs. Une autre expérience testant leur volonté de réaliser un effort physique a confirmé ces résultats : quand les participants avaient pris leurs médicaments, ils étaient plus enclins à accomplir un effort. 

Vers une meilleure compréhension de la fatigue chronique ?

Pour les auteurs de l’étude, ces expériences montrent que le niveau de dopamine est un "facteur essentiel pour aider les gens à évaluer avec précision l'effort requis par une tâche physique, ce qui peut affecter de manière significative l'effort qu'ils sont prêts à fournir pour de futures tâches". Mieux comprendre la chimie de la motivation pourrait permettre de trouver des moyens efficaces pour aider les individus à suivre des recommandations d’activité physique. Mais la compréhension de l’influence de la dopamine pourrait aussi avoir des implications dans la prise en charge des fatigues chroniques, comme celles liées aux formes longues de la Covid-19 ou à la dépression. 

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