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QUESTION D'ACTU

Encéphalomyélite myalgique

Le syndrome de fatigue chronique associé à des perturbations dans le microbiote

Selon deux nouvelles études, les personnes atteintes de syndrome de fatigue chronique (SFC), ou encéphalomyélite myalgique (EM), ont des changements dans leur microbiote, avec un épuisement de certaines bactéries.

Le syndrome de fatigue chronique associé à des perturbations dans le microbiote fizkes/iStock




L'ESSENTIEL
  • Le syndrome de fatigue chronique (SFC) est une maladie chronique, complexe et systémique associée à des dysfonctionnements neurologiques, immunologiques, autonomes et du métabolisme énergétique.
  • Elle est reconnue depuis des décennies, mais ses causes restent mal comprises.
  • Comme le Covid long, on pense que dans la plupart des cas, le SFC est déclenché par une exposition à des virus ou à d'autres agents infectieux.

L'émergence du Covid long ces dernières années a conduit à se concentrer sur une autre maladie présentant des caractéristiques et des symptômes similaires : le syndrome de fatigue chronique (SFC), également appelé encéphalomyélite myalgique (EM). Deux études publiées en ligne le 8 février 2023 dans la revue Cell Host & Microbe examinent de plus près le SFC et son lien avec le microbiote.

Des bactéries moins présentes dans le microbiote en cas de SFC

Les deux études ont révélé que le SFC est associé à des niveaux réduits dans le microbiote gastro-intestinal de bactéries connues pour produire un certain type de molécule, le butyrate d'acide gras, comme par exemple la Faecalibacterium prausnitzii. Le butyrate est nécessaire pour protéger l'intégrité de la barrière intestinale et joue un rôle important dans la modulation du système immunitaire. Ces perturbations du microbiote pourraient expliquer en partie comment le système immunitaire est perturbé chez les personnes atteintes du SFC.

"Il est important de noter que cette recherche montre une corrélation, et non une causalité, entre ces changements du microbiote et l'EM/SFC. Mais ces découvertes sont le prélude à de nombreuses autres expériences mécanistes que nous espérons faire pour mieux comprendre l'EM/SFC et ses causes sous-jacentes", a déclaré Julia Oh, professeure au Jackson Laboratory et auteure principale de l'un des deux articles, dans un communiqué

Son équipe a comparé des échantillons de microbiome de personnes atteintes à la fois du SFC à court terme (définis comme ceux diagnostiqués au cours des quatre années précédentes ; 74 patients) et du SFC à long terme (ceux qui ont eu des symptômes pendant plus de 10 ans ; 75 patients) ainsi que 79 personnes sans aucun problème de santé pour composer le groupe témoin. Les chercheurs ont également examiné des échantillons de plasma des participants. L'analyse a montré que les patients atteints d'une maladie à court terme présentaient un certain nombre de changements dans leur microbiote en ce qui concerne la diversité, avec un épuisement des bactéries productrices de butyrate.

Des recherches supplémentaires sont encore nécessaires

En revanche, les personnes touchées par une maladie à long terme avaient des microbiomes intestinaux qui s'étaient rétablis et étaient plus similaires au groupe témoin. Cependant, ces participants avaient accumulé un certain nombre de changements dans les métabolites de leur plasma sanguin, dont bon nombre de ceux liés au système immunitaire. Ils présentaient également des différences dans les niveaux de certains types de cellules immunitaires par rapport au groupe sain.

L’autre étude a également examiné les niveaux d'espèces microbiennes dans les selles, ce qui a démontré des niveaux réduits de métabolites de butyrate pour les patients atteints du SFC. De plus, elle a révélé une charge globale plus élevée de bactéries dans les selles et des perturbations dans les interactions entre les espèces bactériennes chez les patients touchés par le SFC.

Des recherches supplémentaires sont nécessaires avant que ces découvertes puissent être appliquées directement à de nouveaux traitements, mais les auteurs affirment qu’elles pourraient aider au développement de nouveaux outils de diagnostic et fournir des preuves directes que les bactéries intestinales influencent l’apparition et la persistance des symptômes chroniques.

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