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Médecines alternatives

La médecine chinoise durant la grossesse, atout ou danger ?

Par Mégane Fleury

La médecine traditionnelle chinoise serait associée à un risque plus élevé de malformation congénitale, selon une nouvelle étude. 

a dog/istock
La médecine traditionnelle chinoise est utilisée pour soulager certains des maux liés à la grossesse.
Selon une nouvelle étude, elle serait associée à un risque de malformation congénitale.
Les auteurs estiment qu'il est nécessaire d'identifier les substances tératogènes utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise.

La médecine traditionnelle chinoise existe depuis plusieurs milliers d’années. Grâce à différentes techniques, comme l’acupuncture ou le Tai Chi, elle a pour objectif de rétablir "l’équilibre interne" et la "circulation de l’énergie", comme l’explique l’Union française des professionnels de médecine traditionnelle chinoise. Mais cette médecine traditionnelle est-elle adaptée à tous les publics ? Selon une étude, elle pourrait augmenter le risque de malformations congénitales lorsqu’elle est pratiquée sur des femmes enceintes. Les résultats de ces travaux sont parus dans Acta Obstetricia et Gynecologica Scandinavica. 

Femmes enceintes : quel est l’intérêt de la médecine traditionnelle chinoise ?

Un document de travail de l’Académie de Médecine, paru en 2013, fait le point sur les applications potentielles de la médecine traditionnelle chinoise. Ses auteurs ont analysé différentes études parues sur les effets de ces techniques, en comparaison avec des méthodes de soin plus classiques. "La physiothérapie et l’acupuncture soulagent mieux les douleurs des lombes et du bassin lors de la grossesse que ne le font les soins usuels, et l’acupuncture donne de meilleurs résultats que la physiothérapie, ont-ils observé. De même pour la douleur de l’accouchement, l’acupuncture réduirait la douleur, améliorant ainsi la prise en charge et en réduisant l’usage des médicaments."

Pour les auteurs de cette nouvelle étude, des chercheurs issus de différentes universités chinoises, les données sont insuffisantes en ce qui concerne les risques de malformations congénitales associés à ces techniques traditionnelles. Leur étude avait donc pour but de "comparer la prévalence des malformations congénitales entre des femmes enceintes ayant été exposées à la médecine traditionnelle chinoise et des femmes n’y ayant pas eu recours". 

Grossesse et médecine traditionnelle chinoise : quels sont les risques de malformation congénitale ? 

Pour leurs travaux, ils ont observé les données de plus de 16.000 femmes ayant reçu des soins obstétriques dans des hôpitaux chinois. Toutes avaient répondu à des questions sur leur utilisation de la médecine traditionnelle chinoise, avant et pendant la grossesse. Au total, 273 malformations congénitales ont été recensées. "Les fœtus exposés à la médecine traditionnelle chinoise avaient 2,1 fois plus de risques de développer des malformations congénitales en comparaison à ceux qui n'y étaient pas exposés", concluent les auteurs. Ils notent des "associations significatives" entre médecine traditionnelle chinoise et malformation congénitale chez les femmes ayant eu recours à ces techniques tôt dans leur grossesse et chez celles en ayant utilisé plus de deux. "Pour améliorer la médecine traditionnelle chinoise, nous devons accorder plus d'attention à ses dangers, en particulier identifier les ingrédients tératogènes, tout en évaluant également ses effets thérapeutiques", estime l’un des auteurs principaux de cette recherche, Jiang-Nan Wu.

Médecine traditionnelle chinoise : quelle est la législation en France ?

En France, seule l’acupuncture est reconnue par les autorités sanitaires. Cela signifie que l’acupuncture, si elle est prescrite par un médecin, peut être remboursée par l’Assurance Maladie, à hauteur de 70 %. "Toutefois elle ne peut être pratiquée que par des médecins ou des sages-femmes, précise un document de l’Assemblée nationale. À l'exception de l'acupuncture, la médecine chinoise reste donc une technique non éprouvée qui ne bénéficie d'aucune reconnaissance de la part des autorités sanitaires."