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QUESTION D'ACTU

Dépression

Comment la grossesse et l'accouchement changent le cerveau de la mère ?

De nouvelles études montrent en quoi l’expérience maternelle, comme la grossesse et l’accouchement, peuvent modifier le cerveau de la mère et provoquer à des symptômes de la dépression.

Comment la grossesse et l'accouchement changent le cerveau de la mère ? AntonioGuillem / istock




L'ESSENTIEL
  • Sur les quelque 3,5 millions de mères qui accouchent chaque année aux États-Unis, environ 20 % seront touchées par des problèmes de santé mentale, tels que la dépression et l'anxiété.
  • Jusqu'à 14 % des femmes ont même des idées suicidaires pendant la grossesse, ce qui souligne le besoin urgent de thérapies pour traiter cette condition.

Avoir un bébé chamboule la vie des parents, mais en particulier celle de la mère. Avec parfois une vague d’émotions négatives : 50 à 80 % des femmes qui accouchent souffrent de "baby blues" (tristesse, manque d’intérêt...), et 10 à 20 % des mères sont touchées par une dépression post-partum dans les semaines qui suivent, selon les chiffres de l’Assurance Maladie. Pourquoi de telles complications ?

Des chercheurs mettent en avant les effets durables de l’expérience maternelle - grossesse et accouchement - sur le cerveau même de la mère, dans une série d’études dévoilées pendant l’événement Neuroscience 2022, la réunion annuelle de la Society for Neuroscience (SfN), basée à Washington et composée de scientifiques du monde entier.

La structure du cerveau est altérée par l’accouchement

On sait déjà que la dépression durant la grossesse peut être causée par une inflammation : le corps perçoit la grossesse comme une inflammation et le cerveau va tout faire pour lutter contre, au point de réduire le taux de sérotonine, l'hormone de la "bonne humeur", et donc de déclencher l'anxiété. Mais qu'en est-il de l'accouchement ? C’est en analysant des modèles de rongeurs femelles (rates et souris) que les chercheurs ont pu identifier certains mécanismes physiologiques pouvant aboutir à des modifications du cerveau liés à la reproduction.

D’une part, "la susceptibilité (ou la résilience) à la dépression post-partum chez les rates est associée à des changements au niveau des marqueurs neuro-immunitaires et des hormones", peut-on lire dans un communiqué. En clair, les rates qui souffraient d’anxiété après avoir accouché voyaient la structure et la fonction de leur cerveau altérées par rapport à celles qui n’en souffraient pas.

Vers de nouveaux traitements contre les maladies mentales périnatales

D’autre part, "les facteurs qui régulent l'expression des gènes dans les réseaux d'apprentissage et de mémoire peuvent modifier les effets à long terme de l'expérience maternelle dans le cerveau des souris". Les souris qui ont accouché réussissent mieux les tâches d'apprentissage spatial et affichent des modèles d'expression de gènes profondément différents dans l'hippocampe, une structure cérébrale essentielle pour l'apprentissage et la mémoire, par rapport aux souris qui n'ont pas accouché.

Si des études supplémentaires doivent être menées en laboratoire pour aller plus loin, ces conclusions suggèrent qu’il pourrait être possible, à terme, d’identifier les biomarqueurs qui prédisent le risque de dépression, et de les utiliser pour développer de nouveaux traitements ciblant mieux les maladies mentales périnatales.

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