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Covid-19

Troisième dose : pas un “besoin urgent” pour l’agence européenne chargée des maladies

Par Jean-Guillaume Bayard

Élargir la dose de rappel à l’ensemble de la population ne s’impose pas “en l’état actuel des connaissances”, estime le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, en ligne avec la position de l’OMS.

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Les États-Unis et Israël ont déjà annoncé ouvrir la troisième dose à l'ensemble de sa population.
L'ECDC pointe le manque de données scientifiques pour soutenir la nécessité d’administrer une troisième dose de vaccin à l’ensemble de la population.
L'agence européenne est favorable à une dose de rappel pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

Ce mercredi a marqué le début de la campagne d’injection des troisièmes doses de vaccin en France. Cela concerne les personnes immunodéprimées, les plus de 65 ans et ceux qui ont reçu une dose du vaccin Janssen. Déjà, des voix s’élèvent pour élargir l’accès à cette dose de rappel à l’ensemble de la population pour palier une potentielle diminution de l’efficacité protectrice du vaccin contre les infections. Alors que les États-Unis et Israël ont déjà annoncé suivre cette voie, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a affirmé ce mercredi qu’il n’y a, en l'état actuel des connaissances, pas de besoin urgent d'administrer une dose supplémentaire de vaccin dans la population en général.

Distribuer des gilets de sauvetage à des personnes qui en ont déjà un

L’ECDC a souligné dans une note technique publiée mercredi soir l’importance de poursuivre la campagne vaccinale dans les populations qui n’ont pas encore été vaccinés. “La priorité doit être de vacciner les personnes éligibles qui n'ont pas encore terminé leur vaccination”, a-t-elle indiqué. Par ailleurs, elle précise être favorable à l’injection d’une dose de rappel pour les personnes ayant des systèmes immunitaires affaiblis.

L’agence européenne s’inscrit dans la lignée de l’OMS qui a indiqué ne pas être en accord avec les pays qui entament une campagne de dose de rappel pour l’ensemble de sa population. Injecter une 3e dose maintenant revient à “distribuer des gilets de sauvetage supplémentaires à des personnes qui en ont déjà un, pendant que nous laissons d'autres personnes se noyer sans le moindre gilet de sauvetage”, avait notamment affirmé le directeur des urgences de l'OMS, Mike Ryan.

Aucune donnée scientifique ne la justifie

Les deux instances se fondent sur le manque de données scientifiques pour soutenir la nécessité d’administrer une troisième dose de vaccin à l’ensemble de la population. “Tous les vaccins autorisés dans l'UE sont actuellement hautement protecteurs contre l'hospitalisation et les formes graves liées au Covid-19, tandis qu'un adulte sur trois de plus de 18 ans n'est pas encore pleinement vacciné”, a écrit l’agence européenne chargée des maladies.

En France, la campagne de troisième dose, lancée ce lundi et dont les premières injections ont démarré ce mercredi, concerne 6 millions de personnes. Ce mercredi, déjà 200 000 personnes ont pris rendez-vous. Cette troisième injection devra impérativement se faire avec un vaccin à ARN messager, le Pfizer ou le Moderna.