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Covid-19

Vaccins ARNm : l’immunité pourrait durer des années

Par Jean-Guillaume Bayard

La réponse immunitaire déclenchée par les vaccins de Pfizer et Moderna serait capable de combattre le virus des années après l’inoculation.

selvanegra/iStock
Ces résultats remettent en question l’éventuel besoin de rappels de vaccins, suivant cependant l'évolution des variants.
Le centre germinatif, une structure spécialisée qui se forme dans les ganglions lymphatiques au cours des infections ou des vaccinations, reste actif dans le temps.
Selon les auteurs de l’étude, l’immunité pourrait durer des années, voire toute une vie.

Combien de temps dure l’immunité vaccinale contre la Covid-19 ? Il est pour l’heure impossible de répondre à cette question avec certitude, faute de recul. Cependant, une récente étude, parue le 28 juin dans la revue Nature, suggère que les vaccins à ARN messager, les Pfizer et Moderna, déclenchent une réponse du système immunitaire qui pourrait repousser le coronavirus pendant plusieurs années. Les chercheurs, qui n’ont étudié que les vaccins à ARNm, supposent que le vaccin Johnson & Johnson ne produise une réponse immunitaire moins durable.

Le centre germinatif reste actif pendant plusieurs semaines

Ces résultats remettent en question l’éventuel besoin de rappels de vaccins face à l’évolution des variants. “C'est un bon signe de la durabilité de notre immunité”, se réjouit Ali Ellebedy, immunologiste à l'université de Washington à St. Louis et auteur principal de l’étude, interrogé par le New York Times. Dans de précédentes recherches, Ali Ellebedy et ses collègues ont constaté que l’immunité naturelle, acquise après une infection, persiste dans la moelle osseuse pendant au moins huit mois après la contamination. Une autre étude a estimé que les lymphocytes B à mémoire continuent de mûrir et de se renforcer pendant au moins un an après l'infection.

Les scientifiques ont concentré leurs recherches sur l’observation d’une structure spécialisée appelée centre germinatif qui se forme dans les ganglions lymphatiques au cours des infections ou des vaccinations. Cette structure est l'endroit où les lymphocytes B sont entraînées. Ce centre germinatif se constitue différemment en fonction de si l’immunité se forme après une infection ou la vaccination : après la contamination, il apparaît dans les poumons alors qu’après la vaccination celui-ci s’établit dans les ganglions lymphatiques des aisselles.

Les rappels de vaccin en question

Pour l’étude, l’équipe de chercheurs a recruté 41 personnes ayant reçu deux doses du vaccin Pfizer-BioNTech. Ils ont prélevé des échantillons de ganglions lymphatiques, à trois, quatre, cinq, sept et 15 semaines après la première dose chez 14 d’entre eux. Ils ont constaté que le centre germinatif reste actif et que le nombre de cellules mémoire qui reconnaissent le coronavirus n'a pas baissé. “Le fait que les réactions se soient poursuivies pendant près de quatre mois après la vaccination, c'est un très, très bon signe”, assure Ali Ellebedy. En temps normal, les centres terminaux culminent généralement une à deux semaines après la vaccination avant de diminuer.

Selon les auteurs de l’étude, l’immunité pourrait durer des années, voire toute une vie. La question de la nécessité de faire des injections de rappel se posent, soulignent les chercheurs. Cependant, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli pourraient avoir besoin de rappels, notent-ils.