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Tabagisme

L’addiction à la nicotine ne dépend pas du nombre de cigarettes fumées

Par Mégane Fleury

Fumer moins de quatre cigarettes par jour crée une addiction. Même les personnes qui ne fument pas toutes les semaines peuvent être accros. 

Panksvatouny/istock
Même les fumeurs occasionnels sont accros à la nicotine.
Plus une personne fume, plus la quantité de nicotine est forte et plus cela renforce son addiction.
Le meilleur moyen est de totalement arrêter la cigarette, définitivement.

Les “petits” fumeurs ne sont pas épargnés par les dangers de la cigarette, ni par ceux de l’addiction à la nicotine. Une étude de l’école de médecine de Penn State et de l’université Duke montre qu’une faible quantité de cigarettes fumées régulièrement induit déjà un comportement addictif. Parue dans American Journal of Preventive Medicine, elle a été réalisée grâce à l’analyse des données de plus de 6 700 fumeurs. 

Plus on fume, plus l’addiction est présente 

Les chercheurs ont d’abord constaté que 85% des fumeurs souffrent d’addiction, qu’elle soit légère, moyenne ou sévère. L’étude de ces données leur a permis de confirmer que plus la consommation de cigarettes est importante, plus l’addiction est forte. Parmi les personnes fumant plus de 21 cigarettes par jour, 74% étaient en situation d’addiction modérée à sévère. Mais les personnes fumant beaucoup n’étaient pas les seules concernées. “Près des deux tiers de ceux fumant une à quatre cigarettes par jour étaient accros, et près d’un quart de ceux qui ne fumaient pas toutes les semaines l’étaient aussi”, explique Jonathan Foulds, professeur de santé publique et comportementale, et auteur de cette recherche.  

Aider les fumeurs à arrêter, quelle que soit leur consommation 

Dans le passé, certains ont considéré que l’addiction concernait seulement les patients consommant 10 cigarettes par jour ou plus, et j’entends toujours cela parfois, raconte Jonathan Flouds. Cette étude montre que même les 'petits' fumeurs, dont ceux qui ne fument pas tous les jours, peuvent être accros à la cigarette." Le co-auteur de l’étude, Jason Oliver, rappelle que la cigarette est dangereuse pour la santé, même pour les 'petits' fumeurs. "Les professionnels de santé considèrent parfois que les petits fumeurs ne sont pas accros, et donc, qu’ils n’ont pas besoin de traitement", souligne-t-il. Or, quelle que soit la consommation, arrêter sans accompagnement médical peut être difficile. 

Comment se faire accompagner ? 

Que vous soyez “petit” ou “gros” fumeur, vous pouvez être aidé dans votre démarche d’arrêt. L’Assurance maladie rembourse les substituts nicotiniques, prescrits sur ordonnance. Dans tous les cas, la Haute Autorité de santé recommande de consulter un professionnel de santé. "La prise en charge du sevrage tabagique comporte un accompagnement par un professionnel de santé, permettant un soutien psychologique, et un traitement médicamenteux si nécessaire", explique-t-elle. En France, six fumeurs sur dix affirment vouloir arrêter.