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Soins de santé

Consultation virtuelle : la télémédecine satisfait médecins et patients

Par Mathilde Debry

Dans un sondage, 62% des patients ont déclaré que la qualité des téléconsultations n'était pas différente de celle en cabinet. La majorité des soignants sont aussi satisfaits. 

AndreyPopov / istock.

Une enquête indique que la plupart des patients sont satisfaits des consultations télévisuelles, durant lesquelles ils n’ont aucun contact physique avec leur médecin. 254 individus se sont exprimés dans un sondage à ce sujet.

79% des recensés ont estimé qu'il était plus facile de trouver un moment propice pour une séance vidéo que pour une visite traditionnelle, et 62% ont déclaré que la qualité des téléconsultations n'était pas différente de celle en cabinet. 21% des sondés ont même pensé que la qualité globale des visites médicales virtuelles était meilleure.

Qualité des soins et de la communication

"Cela ne nous a pas surpris que les patients aient trouvé les visites médicales virtuelles plus pratiques, mais nous ne nous attendions pas à ce que presque tous perçoivent la qualité des soins et de la communication comme étant équivalente, voire meilleure que lors des consultations traditionnelles", soulignent les auteurs. Ce que les patients apprécient le plus, c'est que le temps consacré aux visites virtuelles est 100% médical, alors que dans le cadre traditionnel, les transports et l’attente prennent une bonne partie de l’énergie.

De leur côté, 59% des professionnels de la santé ont convenu que la qualité des visites virtuelles était semblable à celle des visites en cabinet. Un tiers d'entre eux pensaient tout de même que la qualité des visites en cabinet était supérieure. Beaucoup mettent en garde : la vidéo ne convient pas à tous les patients et à toutes les situations.

Des sources d’inquiétudes

En France, l’utilisation croissante des outils numériques constitue pour 62% du grand public et 71% des médecins un moyen d’amélioration du suivi des patients, mais des sources d’inquiétudes émergent. Les praticiens (47%) sont ainsi davantage inquiétés par la numérisation de certaines données personnelles en matière de santé que le grand public (34%). Ils sont d’ailleurs 66% (contre 58% des Français) à penser qu’avec le développement des nouvelles technologies "le secret médical sera plus difficile à faire respecter qu’avant".

Mais surtout, c’est sur l’avenir de la relation patients-médecins que les praticiens se montrent les plus inquiets, puisqu’ils sont 52% (37% du grand public) à penser que la proximité et la confiance entre médecins et patients risquent de se détériorer dans les années à venir, pointant notamment le risque de "distanciation" voire de "déshumanisation" de la médecine. "Les médecins sont plus inquiets que les patients là-dessus, contrairement à ce que l’on pensait. Trois types de craintes existent chez les médecins : le risque de diagnostic moins précis, le manque de confiance des patients dans le diagnostic du soignant, et l’augmentation des inégalités territoriales ou sociales liée à un moindre accès au numérique", conclut Aurélien Preud’homme, directeur d'étude chez Viavoice.