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Baisse de revenus

Les AVC et les crises cardiaques ont une incidence économique sur les survivants

Par Mathilde Debry

Les personnes malheureusement victimes de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC) perdent par la suite beaucoup de leurs revenus. D'autres n'arrivent pas à réintégrer le marché du travail. 

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Les personnes ayant eu une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC) sont beaucoup moins susceptibles de travailler que les personnes en bonne santé. Et même si elles conservent leur emploi, elles ont en moyenne un revenu inférieur aux autres, selon une étude publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne (CMAJ).

Hospitalisations et potentielles invalidités

Le tiers des crises cardiaques et 25% des accidents vasculaires cérébraux surviennent chez les personnes de moins de 65 ans, encore en âge de travailler. Ces problèmes cardiovasculaires graves entrainent des hospitalisations et de potentielles invalidités.

La présente étude évalue l'effet de ces conditions de vie difficiles sur le marché du travail. Pour ce faire, les scientifiques ont comparé les données de personnes âgées de 40 à 61 ans qui travaillaient avant leur accident avec ceux des témoins, qui n'avaient pas eu d'AVC ou de crise cardiaque. Afin d'exclure tout effet temporaire sur le marché du travail attribuable à des problèmes de santé, les chercheurs ont étudié la situation professionnelle des patients trois ans après la survenue de leur problème cardiovasculaire.

Des réductions allant de 8% à 31% de leurs gains financiers

"Trois ans après leur admission à l'hôpital, les personnes qui ont survécu étaient moins susceptibles de travailler et subissaient des pertes de revenus annuels plus importantes", affirme le Dr Allan Garland, directeur de l’étude, spécialisé en soins intensifs. "Comparés aux témoins, la perte de salaire a été importante pour les ex-malades, avec des réductions allant de 8% à 31% de leurs gains financiers. Même si les personnes étaient en mesure de travailler, leur revenu au cours de la troisième année suivant leur problème de santé était de 5 à 20% inférieur à celui d'avant", déplore-t-il.
 
Les conséquences négatives de l'AVC sur le portefeuille étaient les plus élevées, avec une diminution de 31% des revenus, comparativement à 8% pour la crise cardiaque. La même dynamique est observée chez les personnes atteintes de cancer

Première cause de mortalité dans le monde

"Le chômage et la perte de revenus due à des problèmes de santé courants ont un impact très important sur les patients, leurs familles et la société", résume le Dr Garland, qui espère que sa recherche pourra permettre de mettre en place des aides pour les ex-malades encore sur le marché du travail. 

Les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, et la deuxième en France (première pour les femmes) juste après les cancers. Malgré quatre décennies de baisse de mortalité grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, les maladies cardio-neurovasculaires restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an. Il existe de fortes disparités sociales et territoriales de mortalité cardio-neurovasculaire. De plus, à âge égal, le taux de mortalité des hommes est plus élevé que celui des femmes (300 versus 190 pour 100 000 personnes en 2010).