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Journée mondiale

SIDA, de nouvelles pistes pour arriver à le guérir

Par Mégane Fleury

Une greffe de moelle chez un séropositif traité a permis de réduire considérablement le réservoir du virus VIH et d’obtenir une rémission prolongée sans traitement.

shefkate/epictura
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Chez un malade séropositif traité, une greffe allogénique de cellules souches, pour une leucémie aiguë lymphoblastiques, permet de réduire considérablement la taille du réservoir du virus du SIDA, d’après une nouvelle étude publiée dans PLoS Medicine.
Le virus est devenu indétectable selon les techniques actuelles les plus sensibles (PCR, culture, hybridation in situ…) et les chercheurs se sont posé la question d’arrêter le traitement anti-rétroviral. 

Pas de traitement curatif actuellement

Environ 36 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH qui reste contrôlé à un niveau bas dans le sang avec les antirétroviraux, mais aucun traitement curatif n’existe à l’heure actuelle : dès que le traitement antirétroviral est interrompu, la charge virale remonte.
Une étude, réalisée à l’université de Melbourne en Australie, montre que la greffe allogénique est à même de réduire très profondément et de façon prolongée la taille du réservoir du virus VIH, en-dessous même des limites de détection des techniques actuelles. Un nouvel espoir pour la recherche.

Une disparition prolongée du virus

Dans leur étude, les chercheurs ont recueilli des échantillons de sang et de tissus (colon...) avant et après la transplantation allogénique de cellules souches chez un séropositif traité par antirétroviraux. En parallèle, ils ont mesuré la taille du réservoir de VIH.
Ils ont constaté que celle-ci diminuait considérablement après la transplantation et qu’ils étaient incapables de détecter le virus avec la totalité des tests disponibles.
Suite à cette constatation, le traitement antirétroviral a été arrêté au 784e jour après transplantation. Le patient a connu une rémission complète sans traitement pendant 288 jours, puis un rebond de la charge virale a été observé, qui a conduit à une reprise du traitement antirétroviral au 5e jour du rebond.
Le séquençage du virus observé lors du rebond est resté très proche de celui du virus initial.

De nouveaux outils pour poursuivre les recherches

Pour l’heure, les scientifiques ne disposent pas des outils nécessaires pour mesurer précisément la taille du réservoir résiduel du virus du VIH après greffe de cellules souches allogéniques. Ils ne peuvent ainsi pas affirmer qu’il y aura guérison ou non et choisir un traitement complémentaire adapté.
Un seul cas au monde de malade guéri du SIDA a été jusqu’ici décrit. Il s’agit de l’Américain Timothy Brown, connu aussi comme le « patient de Berlin ». Déclaré séropositif en 1995, il n’a montré aucun signe d’infection depuis 2007. Les médecins sont parvenus à le soigner en procédant à des greffes de moelle osseuse de personnes ayant des cellules immunitaires mutantes qui résistent naturellement au virus du SIDA. Une immunité naturelle dont est dotée 0,3% de la population mondiale.

Des recherches approfondies pourraient ainsi permettre de trouver, à terme, un traitement pour guérir complètement les personnes séropositives.