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Selon l'Académie américaine de pédiatrie

Tatouages, piercings : les ados devraient consulter un médecin avant

Par Ambre Amias

Face à la popularité des tatouages chez les adolescents, les pédiatres américains recommandent une consultation chez le médecin avant de passer à l’acte.

Marco Abis/Flickr

Les années 2010 sont l’ère du tatouage. Ils sont omniprésents dans la rue, dans les médias, et jusque sur la peau des adolescents. Outre-Atlantique, près d’un ado sur trois serait déjà tatoué, d’après un sondage Harris réalisé en 2016.

Interactions sociales, risques infectieux et toxiques, risques psychologiques… Les tatouages, piercings et scarifications artistiques ne sont pas des actes anodins, rappellent les pédiatres américains.

L’Académie américaine de pédiatrie (AAP) publie ainsi le premier rapport sur le sujet. Elle y fait l’inventaire des pratiques et des techniques employées, et des risques qui y sont associés. « Il est important que les jeunes envisagent consciencieusement les conséquences et les risques associés aux modifications du corps », estiment les pédiatres américains. Ils recommandent que cette réflexion se fasse auprès d’un médecin.

Stigmatisation

« Le tatouage est bien mieux accepté qu’il y a 15 ou 20 ans, explique le Dr Cora Breuner, du comité de l’AAP sur l’adolescence. Mais lorsque je conseille les adolescents, je leur conseille de mener leurs propres recherches, et de réfléchir sérieusement à la raison qui les amène à souhaiter un tatouage, et à la partie du corps sur laquelle ils souhaitent le réaliser ».

La pédiatre s’inquiète en effet des conséquences sur l’avenir, notamment professionnel, des jeunes tatoués. Le rapport de l’AAP fait en effet état d’un sondage effectué en 2014 sur 2 700 personnes, dont plus des trois quarts estiment que leur tatouage ou piercing avait eu un impact négatif dans leurs recherches d’emploi.

Choisir son salon

Le risque infectieux est aussi le plus présent, quelle que soit la zone du corps tatouée, percée ou scarifiée. Avec la multiplication du nombre de salons de tatouage, se multiplient aussi les risques liés à une mauvaise hygiène. Avant de passer à l’acte, il est recommandé de vérifier que le salon est propre, stérile et réputé.

Les personnes dont l’immunité est perturbée devraient éviter toute modification du corps. Que ce soit en raison d’une maladie, ou d’un médicament connu pour faire baisser les défenses. Enfin, les vaccins doivent être à jour.

Les pédiatres aimeraient, en outre, que les États durcissent les réglementations des tatoueurs : sur les règles d’hygiène, en priorité, mais aussi sur les scarifications en particulier, qui ne sont pas encore aussi encadrées que les tatouages.

Ils souhaiteraient aussi que les salons dispensent des informations standard. « Les salons de tatouage et de piercing devraient fournir une liste exhaustive de choses à faire et à ne pas faire, sur la manière dont la zone doit être traitée, et sur les signes qui pourraient indiquer un problème » estime le Dr Breuner.

Autorisation parentale

Le rapport se penche aussi sur l’aspect psychologique. L’intervention d’un pédiatre avant tout tatouage, piercing, mais surtout scarification peut s’avérer importante pour différencier un adolescent qui souhaite une amélioration esthétique d’un autre souffrant d’un syndrome d’automutilation non suicidaire, associé à des problèmes mentaux.

« La plupart du temps, les ados aiment simplement l’esthétique d’un tatouage ou d’un piercing, mais nous leur recommandons de parler de leur décision à un parent, ou même d’un autre adulte, ajoute le Dr David Levine, co-auteur du rapport. Ils ne réalisent pas toujours le coût d’un effacement de tatouage, ou de la manière dont un piercing à la langue peut abîmer les dents. »

Aux États-Unis, dans certains États, la réalisation d’un tatouage chez un adolescent ne requiert aucune autorisation particulière. En France, la réglementation est plus dure : tous les mineurs doivent avoir une autorisation écrite des parents pour se faire tatouer ou piercer.