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Cancer du sein : une lettre ouverte à Marisol Touraine sur le dépistage

Par Anne-Laure Lebrun

L'UFC-Que Choisir, le groupe Princeps, le Collectif Cancer Rose et la revue Prescrire disent accueillir favorablement la rénovation du dépistage organisé du cancer du sein.

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La rénovation du dépistage du cancer sein, annoncée la semaine dernière par la ministre de la Santé, fait des adeptes. Dans une lettre ouverte adressée à Marisol Touraine, l’association UFC-Que Choisir, le groupe Princeps, le Collectif Cancer Rose et la revue Prescrire disent accueillir « favorablement » la refonte de ce programme du dépistage organisé, dont le plan est attendu d’ici la fin de l’année. Et ils émettent des propositions.

Le ministère de la Santé a demandé cette remise à plat à la lecture du rapport de la concertation citoyenne et scientifique lancée en octobre dernier par l’Institut national du cancer. Un rapport loin de faire les éloges de ce programme généralisé à toutes les femmes de plus de 50 ans sans risque particulier. Car après 12 ans d’existence et 24 millions de mammographies réalisées, cet examen fait encore l’objet de controverse. En tête des griefs : le risque de surdiagnostic et de surtraitements, ainsi qu’un avantage mis en doute (réduction de la mortalité par cancer de 30 %).

Un constat partagé par les 4 signataires de la lettre ouverte. Dans leur courrier, ils dénoncent également « le déséquilibre de la communication à destination des femmes en âge de participer au programme qui relève davantage de l’injonction que de l’information, spécialement la campagne Octobre Rose et ses déclinaisons ».


Délivrer une information objective

A ce titre, ils attirent l’attention de la ministre sur « deux points qui doivent constituer le fondement de cette politique » : le droit des femmes à un « choix libre et éclairé » à participer ou non au dépistage organisé, et « la prise en compte de l’absence de consensus scientifique ». Aussi, ils considèrent que l’information disponible « doit être rendue plus objective en présentant aussi bien les avantages que les inconvénients du dépistage ». Et puisque le médecin traitant doit devenir la clé de voûte du nouveau dépistage, ils soulignent que la formation des praticiens doit être améliorée afin qu’ils puissent délivrer « une information non biaisée à leurs patientes ».

Dès lors, ils estiment « indispensable que soit retiré des critères de la rémunération sur objectifs de santé publics des médecins généralistes le niveau de participation de leur patientèle au dépistage du cancer du sein ». Point essentiel, selon eux, pour que les femmes se tournent en toute confiance vers leur médecin.