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Avec le Libéria

Ebola : l'OMS déclare la fin de l'épidémie en Afrique de l'Ouest

Par Anne-Laure Lebrun

L'Organisation mondiale de la santé a annoncé la fin de l'épidémie d'Ebola au Libéria. Pour la première fois, l'Afrique de l'Ouest ne compte plus aucun cas. 

Abbas Dulleh/AP/SIPA

Le Libéria est officiellement débarrassé d’Ebola. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) vient de déclarer la fin de l’épidémie dans ce pays et dans toute l’Afrique de l’Ouest ce jeudi 14 janvier 2016. Cette annonce intervient après une période de 42 jours – soit deux fois la période d’incubation du virus – sans nouveau cas. C’est la première fois que le Libéria, la Guinée et la Sierra Leone - les 3 pays les plus touchés - sont déclarés exempt d’Ebola en même temps. Et tous espèrent voir s’éteindre définitivement l’épidémie sans précédent qui a entraîné 28 637 cas, et tué 11 315 personnes.

Malgré cette bonne nouvelle, l’OMS reste prudente. Elle rappelle qu’une période de surveillance renforcée de 90 jours démarre dès aujourd'hui. Si un cas d’Ebola est détecté d'ici avril, alors tout le processus devra être repris à zéro.

Un scénario que connaît bien le Libéria. Le pays le plus sévèrement impacté par l’épidémie – 4 809 morts – sait combien la menace de cas résiduels est grande. Alors qu’en mai 2015, le Libéria est déclaré exempt d’Ebola pour la première fois, le virus réapparait 2 fois au mois de juin puis en novembre.

 

Risque de résurgence chez les survivants

L’émergence de ces nouveaux cas était en partie liée à des transmissions sexuelles. Les survivants d’Ebola restent, en effet, porteurs du virus durant plusieurs mois, notamment dans le sperme. « Nous sommes à un moment critique de l’épidémie alors que nous prenons soin des derniers patients et tentons de maîtriser les risques d’infections résiduelles, a déclaré le Dr Bruce Aylward, représentant spécial du directeur général de l’OMS pour la riposte à Ebola. Le risque de résurgence diminue à mesure que le virus est éliminé de l’organisme des survivants. Néanmoins, nous restons sur nos gardes et nous nous préparons à faire face à des flambées. Un effort massif est en cours pour renforcer la prévention, la surveillance et la capacité de réaction des 3 pays avant la fin du mois de mars.

Outre le risque d’une nouvelle flambée, de nombreuses préoccupations mais également interrogations entourent les rescapés d’Ebola. Ces derniers souffrent de séquelles, parfois graves, telles que des douleurs articulaires, des troubles visuels ou une perte de l’audition, comme le montrait une étude parue dans The Lancet Infectious Diseases fin décembre 2015. Il apparaît aussi que le virus peut « se réveiller » après des mois de sommeil et provoqué des méningites ou des uvéites.

Si la fin de l’épidémie a lieu en 2016, cette année sera aussi l’occasion de renforcer les systèmes de santé affaiblies par Ebola afin qu'ils soient prêts à riposter en cas de récidive, mais également de poursuivre la recherche de traitements, vaccins et tests diagnostics rapides.

 

La Russie aurait développé des vaccins efficaces contre Ebola

Ce mercredi, le président russe Vladimir Poutine a fait une annonce inattendue : la Russie aurait développé deux vaccins contre le virus Ebola. Le président n’a pas divulgué leurs noms, ou présenté les équipes de recherche ayant travaillé à leur conception. Il n’a pas non plus donné de détails sur les essais cliniques, si bien sûr il y en a eu. Car, à ce jour, aucune équipe russe n’est connue pour être impliquée dans le développement d’un vaccin.

Vladimir Poutine a pourtant affirmé avoir breveté l’un d’entre eux « après que les tests réalisés aient révélé une très grande efficacité, bien plus importante que celles des vaccins utilisés jusqu’à maintenant ».

Rappelons qu’à l’heure actuelle aucun vaccin n’est commercialisé puisque tous sont en cours de développement et font l’objet d’essais cliniques en Afrique de l’Ouest et en Occident. Le plu prometteur, le VSV EBOV, a été mis au point par l’Agence de la santé publique du Canada.