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VIH / SIDA

VIH / SIDA : sur la voie pour mettre fin à la maladie

Le SIDA est une maladie infectieuse causée par un virus appelé « VIH ». A ce jour, malgré son efficacité suspensive, le traitement ne permet pas de guérir définitivement de la maladie. Seules les mesures de prévention et de protection sont efficaces pour éviter de se contaminer.  

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Quel bilan est effectué avant la mise en place du traitement ?

Le médecin va tout d’abord faire un examen général de la personne infectée pour avoir une estimation précise du poids, du périmètre abdominal, de la répartition des graisses et du tour des hanches. Ces informations donnent un repère au médecin pour évaluer les éventuelles modifications corporelles provoquées par le traitement.
Ensuite, un examen approfondi de la peau et des muqueuses (buccale, génitale et anale) sera réalisé. Il permettra de mettre en évidence des lésions cutanées susceptibles d’évoquer des co-infections sexuellement transmissibles comme la syphilis et de diagnostiquer des maladies apparaissant dans les phases avancées de l’infection au VIH comme la candidose buccale ou le sarcome de Kaposi.
Ensuite, de nombreux examens complémentaires seront prescrits afin de dépister d’autres maladies, d’avoir un bilan complet de référence avant le traitement et pour évaluer le statut immunitaire et viral de la personne. Entre autres, seront réalisés une prise de sang à la recherche d’anticorps contre l’hépatite B, l’hépatite C, la syphilis, la toxoplasmose et le Cytomégalovirus (CMV), un bilan cardiaque comprenant un électrocardiogramme, un dosage du cholestérol, mais également une radiographie de thorax pour éliminer une tuberculose. Enfin, les deux marqueurs majeurs d’évolution de l’infection par le VIH sont la « charge virale » et le « taux de lymphocytes CD4 ».

A quoi correspondent la charge virale et le taux de lymphocytes CD4 ?

La « charge virale » correspond à la quantité de virus détectée dans le sang. On la mesure grâce à des techniques de biologie moléculaire de quantification de l’ARN du VIH. Lorsque l’infection n’est pas traitée ou que le traitement ne fonctionne pas bien, la charge virale augmente. L’objectif d’un traitement bien conduit est d’obtenir une charge virale indétectable.
Le « taux de lymphocytes CD4 » correspond au nombre de lymphocytes CD4 par mm3 de sang. Ces cellules du système immunitaire sont les cibles privilégiées du virus qui les détruit, et ces globules blancs vont donc diminuer petit à petit. Leur taux normal varie entre 500 et 1500 par mm3. On considère qu’en dessous de 200 par mm3, les risques d’infections et de maladies opportunistes augmentent considérablement. L’objectif du traitement est de maintenir ce taux au dessus du seuil des 500 par mm3.

Quel est le traitement du SIDA ?

Une fois le diagnostic posé, le médecin va prendre la décision d’instaurer un traitement antirétroviral pour contrôler le développement du VIH. Il est maintenant de plus en plus courant de débuter le traitement de façon précoce et de ne pas attendre l’évolution de la maladie.
Le principe du traitement est la « trithérapie », c’est-à-dire une association de trois médicaments différents à prendre en même temps. Il existe de nombreuses combinaisons de trois molécules qui seront choisies par le médecin en fonction des recommandations basées sur des études cliniques validées.
Classiquement, ces trithérapies nécessitent une prise par jour d’une dizaine de comprimés dont les effets secondaires sont parfois contraignants. Ce traitement doit être pris à vie. En fonction de l’efficacité de l’association, certains médicaments peuvent être remplacés par d’autres et même ajoutés pour former une quadrithérapie.
Mais la recherche offre de nouvelles perspectives pour les malades du SIDA avec l’apparition de médicaments combinant deux molécules dans le même comprimé. Cela permet de réduire drastiquement le nombre de cachets à prendre par jour. D’autres pistes sont à l’étude comme une trithérapie en seringue en une seule injection par mois.

Quels sont les effets secondaires du traitement ?

Les effets secondaires varient en fonction des médicaments donnés dans la trithérapie.
Les principaux effets secondaires à court terme sont les troubles digestifs, dominés par les diarrhées et douleurs abdominales.
On retrouve parfois des réactions cutanées fugaces à type de rougeurs.
Au niveau de la morphologie, certaines molécules provoquent un remaniement de la répartition des graisses, appelée « lipodystrophie ». Cette atteinte se traduit par une fonte des graisses du visage, des fesses et des membres et une redistribution au niveau du cou, de la nuque (« bosse de bison »), du ventre et de la poitrine.
En plus de ces signes, les médicaments antirétroviraux sont responsables de toxicité à long terme de certains organes, comme le cœur, le rein et le foie, le pancréas et les os. Ainsi les personnes sous traitement ont plus de risques de faire, après plusieurs années, un infarctus du myocarde, uneatteinte rénale (« néphropathie »), une hépatite médicamenteuse, un diabète et une ostéoporose.
Néanmoins, grâce aux nouvelles molécules qui arrivent sur le marché, ces effets secondaires sont moindres et la qualité de vie des malades est améliorée.

Peut-on guérir du SIDA ?

A ce jour, et sauf exceptions rares chez certains nouveau-nés et certains malades, on ne guérit pas encore du SIDA.
Les trithérapies permettent de diminuer la charge virale : prises quotidiennement, elles permettent de maîtriser durablement le virus et de réduire la charge virale – c’est-à-dire le nombre de copies du virus par millilitre de sang. Mais les « réservoirs du virus » et ses « copies dormantes » opposent une résistance aux traitements actuels.
En cas d’arrêt du traitement, le VIH recommencera à se multiplier et fera diminuer à nouveau le taux de lymphocytes CD4.
Le traitement est donc poursuivi à vie.
Une équipe britannique a trouvé un angle d’attaque et annonce les résultats encourageants d’une première série de tests sur un patient. La technique testée reprend la philosophie du « kick and kill » (déloger et tuer), qui consiste à éradiquer les réserves cachées du virus mais aussi ses copies dormantes, qui se réactivent lorsque le traitement est levé. L’approche prend la forme d’un traitement combiné. Aux antirétroviraux prescrits couramment est ajouté un traitement qui réactive les copies dormantes du VIH et un vaccin qui incite le système immunitaire à détruire les cellules infectées. Une attaque coordonnée sous trois angles pour empêcher toute colonisation de l’organisme hôte, en somme. Ce traitement est bel et bien complémentaire des antirétroviraux utilisés chez chaque patient diagnostiqué séropositif qui n’atteignent pas les réservoirs et doivent être pris à vie. Avec la technique proposée par les Britanniques, l’espoir de se débarrasser définitivement du VIH est à portée de main... mais il faut attendre les résultats définitifs de l'étude.

Qu’est-ce que le traitement post-exposition ?

Le traitement post-exposition est un traitement d’urgence à prendre lorsque l’on considère avoir été dans une situation à risque de contamination par le VIH.
Pour en bénéficier, il suffit de se rendre dans un service d’urgence ouvert 24h/24h n’importe où en France. Que ce soit pour une rupture de préservatif, un oubli de préservatif, une contamination par du sang ou du sperme, le médecin consulté pourra vous délivrer ce traitement.
Pour qu’il soit le plus efficace possible, il faut impérativement le prendre dans les 4 heures après la prise de risque, et grand maximum dans les 48 heures pour un durée totale de traitement de 4 semaines. Cette trithérapie réduit le risque de transmission d’au moins 80%.