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Cerveau

Avoir un but dans la vie booste la résilience cognitive à la cinquantaine

Par Sophie Raffin

Avoir un but dans la vie renforce les capacités du cerveau des cinquantenaires à faire face aux facteurs de stress et au vieillissement cognitif.

evgenyatamanenko/istock
De nouvelles recherches suggèrent qu'avoir un but dans la vie peut favoriser la résilience cognitive chez les cinquantenaires.
La résilience cognitive est la capacité du cerveau à faire face aux facteurs de stress, aux blessures, aux maladies et au vieillissement.
L'étude montre que certaines régions du cerveau des personnes qui se sentent utiles affichaient plus d'activités que chez celles n'ayant pas de but. Une plus grande connectivité fonctionnelle dans ces zones est positivement corrélée aux performances cognitives.

Les enfants qui ont quitté la maison, des opportunités professionnelles moindres, séparation, retraite… si vous avez l’impression grandissante d’être moins utile avec les années, n’hésitez pas à trouver de nouveaux objectifs ou occupations. Une étude, présentée par le Marcis Institute for Aging Research Hebrew Seniorlife, montre qu’avoir un but dans la vie favorise la résilience cognitive chez les adultes d’âge moyen.

"La résilience cognitive fait référence à la capacité du cerveau à faire face aux facteurs de stress, aux blessures et à la pathologie, et à résister au développement de symptômes ou de handicaps", précisent les auteurs de la recherche parue dans la revue Alzheimer's Research & Therapy.

Avoir un but active les connections cérébrales

Pour découvrir l’impact d’avoir un but dans la vie sur la santé du cerveau, les scientifiques ont étudié les dossiers de 624 adultes ayant participé à la cohorte Barcelona Brain Health Initiative. L’âge moyen des participants était de 53,71 ans. Des questionnaires ont permis d’évaluer leur sentiment d’utilité, leurs attentes et leur état émotionnel. 

Leur statut cognitif - une mesure reflétant entre autres la charge cérébrale (lésions de la substance blanche) et la connectivité fonctionnelle à l'état de repos - a aussi été relevé. 

En comparant ces différentes données, les chercheurs ont découvert que les personnes ayant un fort sentiment d’utilité ou des objectifs à atteindre, avaient de plus grandes connexions fonctionnelles au sein du réseau cérébral du "mode par défaut". C’est-à-dire la zone qui s'active quand on laisse libre cours à ses pensées. Elle joue entre autres un rôle important dans la mémoire et les émotions. Il y avait également plus d’activités dans le cortex frontal, la formation hippocampique, la région médio-cingulaire et le reste du cerveau. "Une plus grande connectivité fonctionnelle dans certains de ces nœuds est positivement corrélée aux performances cognitives", précisent les chercheurs dans leur communiqué.

Se sentir utile à la cinquantaine protège le cerveau

"Les données actuelles étendent les découvertes antérieures trouvées dans l'âge avancé et le vieillissement pathologique, comme la maladie d'Alzheimer, révélant qu'avoir un sens aigu du but pourrait conférer une résilience déjà à l'âge moyen", estime l'auteur, le Dr Kilian Abellaneda-Pérez qui travaille au sein de la Facultat de Medicina i Ciències de la Salut (Barcelone).

"Le fait que les individus du groupe ayant des forts objectifs dans la vie aient une plus grande connectivité entre des nœuds de réseau cérébral du « mode par défaut » (...), suggère que de tels changements dans l'organisation fonctionnelle du cerveau peuvent représenter le mécanisme par lequel un objectif plus important dans la vie favorise la santé du cerveau et le protège des dysfonctionnements, même du stress, de l'adversité et de la maladie", ajoute le Dr Alvaro Pascual-Leone, directeur médical du Deanna and Sidney Wolk Center for Memory Health à Hebrew SeniorLife. 

Pour les chercheurs, leurs travaux montrent que "chacun de nous, avec des conseils et un soutien appropriés, peut développer et maintenir un sens solide d’utilité et ainsi contribuer à la santé et au bien-être de notre cerveau".