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Psychologie

On peut en mourir... mais rire est bon pour la santé !

Par Camille Sabourin

Rire, c'est bon pour le moral, même si l’expression "mourir de rire" a une vraie signification.

DisobeyArt/iStock

On ne sait pas encore vraiment pourquoi on rit. Parce qu’on est heureux me direz-vous. Certes ! Mais on en connaît mal le mécanisme. Rire fait du bien, personne n’en discute. Les psychiatres vous diront que pendant ce temps, on oublie le reste… Mais ce n’est pas tout: amélioration de la respiration, oxygénation du sang, meilleure digestion.

Le sourire ne relaxe que les muscles du visage, ce qui n’est déjà pas si mal puisque cela retardera de plusieurs années l’apparition des rides. Le rire est aussi un véritable massage des muscles: quelques minutes de rire seraient l’équivalent d’une heure de relaxation. Pourtant, malgré toutes ces qualités, les Français rient de moins en moins. Six minutes par jour en moyenne aujourd’hui contre plus de vingt en 1939.

Le British Medical Journal s’est intéressé au rire pathologique, c’est-à-dire qui peut provoquer des maladies. Il existe une forme d’épilepsie, l’épilepsie gélastique (du grec Gelos qui signifie rire) pour laquelle un rire incontrôlable et différent du rire spontané de la personne est le symptôme qui permet de faire le diagnostic. Les auteurs ont également identifié de nombreux effets indésirables de l’hilarité : l’incontinence, mais aussi l’étouffement ou la crise d’asthme du fait du manque d’air inspiré.

Ces Anglais ne se privent pas de rappeler que l’expression "mourir de rire" peut se révéler dramatiquement exacte et rapportent des cas de fous rires ayant entrainé la mort par arrêt cardiaque. "Se tordre de rire" est tout aussi préjudiciable puisque dans ce cas, c’est l’œsophage qui trinque et se tord. 

Que penser de ces études ?

On ne va pas laisser quelques chercheurs britanniques nous gâcher notre bonne humeur latine ! Il faut faire confiance au langage populaire qui connaît bien ce moyen gratuit de bien-être. Certes on dit "mourir" ou "se tordre de rire" mais on peut aussi rire de bon cœur, être plié de rire en détendant notre diaphragme, se rouler par terre lorsque les jambes cèdent de plaisir ou rire à gorge déployée dans une véritable polka des zygomatiques…

Le rire possède plus de formes que le médicament, mais ne nous trompons pas : si l’on connaît mal le mécanisme de naissance de cette aide au bonheur, ses effets positifs ne sont pas là par hasard.

Et puis pour être honnête, les chercheurs britanniques de ces études négatives ont aussi retrouvé pas moins de 85 travaux de recherche qui évoquent les bienfaits de la franche rigolade. Les clowns qui interviennent dans les hôpitaux le savent bien, rire augmente par exemple notre capacité de résistance à la douleur.

A l’inverse, on dit aussi que pleurer soulage. C’est médicalement vrai. Cela a été prouvé scientifiquement en analysant les larmes d’un œil irrité par une poussière ou celles d’un gros chagrin. Les premières ne sont que de l’eau salée, les autres contiennent tout un tas de substances de stress qui nous pourrissent la vie.

Entre mourir de rire et la sinistrose, il y a aussi la bonne humeur...