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Dépistage

Cancer de la prostate : le taux de spermine dans l’urine permet d'évaluer le risque

Des chercheurs ont mis au point un test à partir d’un échantillon urinaire. Cette technique pourrait permettre d’éviter certaines biopsies. 

Cancer de la prostate : le taux de spermine dans l’urine permet d'évaluer le risque someone25/istock




L'ESSENTIEL
  • Le dépistage du cancer de la prostate peut se faire à partir d'un simple test urinaire
  • C'est le taux de spermine dans l'urine qui est un marqueur de la maladie
  • Cette technique est fiable, moins invasive et permettrait d'éviter des biopsies "inutiles"

Comment dépister le cancer de la prostate tout en évitant des biopsies "inutiles" ? Des chercheurs de l’université baptiste d’Hong Kong et de la faculté de médecine de l’université chinoise de la ville (CU Medicine) ont trouvé la solution : un test urinaire capable de détecter le taux de spermine. Ce composé est naturellement présent dans le sperme, il lui donne notamment son odeur. Combiné à d’autres indicateurs cliniques, le test appelé "niveau de risque de la spermine", est une technique de dépistage alternative, et fiable selon les chercheurs qui l’ont créée. Ils en expliquent le fonctionnement dans Prostate Cancer and Prostatic Diseases.

Comment détecter le cancer de la prostate ? 

Le dépistage du cancer de la prostate repose aujourd’hui sur deux outils : le toucher rectal et le dosage du PSA, pour antigène prostatique spécifique. Pour le premier, sa fiabilité dépend fortement "des compétences et de l’expérience du médecin", soulignent les chercheurs. La seconde méthode de dépistage consiste à mesurer le taux de PSA dans le sang. Cette protéine est fabriquée par la prostate, et normalement présente en faible quantité dans le sang. Lorsque son taux est supérieur 4 ng/mL, il est considéré comme suspect et doit être réévalué. Au delà de 10 ng/mL, les médecins le considèrent comme "pathologique", une biopsie doit être réalisée pour confirmer le diagnostic de cancer. D’après les chercheurs, trois hommes sur quatre découvrent après cet examen qu’ils n’ont pas de cancer de la prostate. "Les patients subissent le risque d’avoir des complications du fait de la nature invasive de la biopsie", soulignent-ils. 

Une méthode non-invasive

Pour élaborer cette nouvelle méthode de dépistage, ils ont recruté 905 patients entre 2015 et 2019 : tous avaient une biopsie programmée, suite à un toucher rectal anormal ou à un taux élevé de PSA. Des tests urinaires ont été réalisés avant qu’ils fassent la biopsie. Les scientifiques hong-kongais avaient précédemment constaté que les personnes ayant un cancer de la prostate ont généralement des taux de spermine dans l’urine plus faibles que la moyenne. Dans cette étude, ils ont remarqué que parmi les hommes ayant la plus faible quantité de spermine dans l’urine, la moitié était atteinte d’un cancer de la prostate. Cette donnée a été associée à d’autres informations, comme le résultat du toucher rectal, les taux de PSA et le volume de la prostate pour mettre au point le "niveau de risque de la spermine". Plus ce niveau est élevé, plus le risque de cancer de la prostate est important. Lorsqu’il dépasse 6,2, les chercheurs recommandent aux patients de faire une biopsie pour confirmer le diagnostic. Cet essai montre que 37% des patients auraient pu éviter une biopsie inutile grâce à cette nouvelle méthode. Pour le Dr Peter Chiu Ka-fung, auteur de la recherche, cette étude est une "approche nouvelle et prometteuse pour interroger les limites des techniques de diagnostic actuellement utilisées". Le cancer de la prostate est le plus fréquent en France, que ce soit dans la population générale ou chez les hommes en particulier : 54 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. 

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