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Changement hormonal

Ménopause : bêta-bloquants, antidépresseurs et insuline favorisent la prise de poids

Par Charlotte Arce

Selon une nouvelle étude, les médicaments prescrits pour l'hypertension, le diabète ou encore la dépression sont associés à une prise de poids involontaire chez les femmes ménopausées.

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Une étude menée auprès de femmes ménopausées montre que la prise d'antidépresseurs, de bêta-bloquants et d'insuline favorise la prise de poids.
Les auteurs appellent à la vigilance sur les prescriptions de médicaments aux femmes ménopausées

Moment charnière dans la vie des femmes, la ménopause survient généralement autour de la cinquantaine et signe la fin de la période où elles peuvent avoir des enfants : leurs ovaires arrêtent de fonctionner suite à l’épuisement normal du stock de cellules reproductrices féminines, les gamètes. S’ensuit un bouleversement hormonal qui se traduit, le plus souvent, par des symptômes désagréables.

Parmi eux, figure la prise de poids, notamment au niveau de l’abdomen, ainsi que des problèmes de santé, dont le diabète et les maladies cardiovasculaires. Une nouvelle étude publiée en ligne cette semaine dans la revue Menopause suggère que les médicaments prescrits pour l’hypertension artérielle et le diabète, ainsi que les antidépresseurs, sont en partie responsable de cette prise de poids pendant la ménopause.

Un IMC et un tour de taille plus importants

Mais quelle est la part de cette prise de poids associée à la prise de ces médicaments, et l’autre imputable au changement hormonal de la ménopause ? Pour le savoir, les chercheurs associés à la Société nord-américaine de la ménopause (NAMS) ont recueilli les données auprès de femmes récemment ménopausées ayant participé à la Women's Health Initiative. Ils ont mesuré l’indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille initial des participantes, puis après trois ans, et recoupé les résultats avec l’inventaire des médicaments qui leur ont été prescrits, notamment des antidépresseurs, des bêta-bloquants, de l’insuline et/ou des glucocorticostéroïdes.

Sur la base de ces résultats, les chercheurs ont constaté que la prise d’au moins un de ces médicaments était associée à une augmentation de l’IMC et du tour de taille des femmes qui en prenaient par rapport à celles qui n’en prenaient pas. Ils ont aussi remarqué que la prise de ces médicaments entraînait une hausse de la prescription de compléments amaigrissants.

De plus, les femmes prenant des antidépresseurs ou de l’insuline, ou encore une combinaison d’antidépresseurs et de bêta-bloquants étaient davantage concernées par la prise de poids, de même que les femmes appartenant à des minorités raciales et ethniques.

Mieux calculer les risques

Selon les auteurs de l’étude, ces résultats montrent que les professionnels de santé doivent être plus vigilants lorsqu’ils prescrivent des médicaments aux femmes ménopausées. Ils doivent notamment déterminer si ces prescriptions sont absolument nécessaires, s'il existe d'autres options ou si une dose plus faible peut être prescrite.

Cette étude met en évidence les effets néfastes importants de l'obésité sur la santé et l'association entre l'utilisation de médicaments favorisant le poids tels que les antidépresseurs, les anti-hypertenseurs et l'insuline et la prise de poids chez les femmes d'âge mûr, explique la docteure Stéphanie Faubion, directrice médicale du NAMS. En plus de veiller à ce que ces médicaments amaigrissants soient utilisés judicieusement et aux doses les plus faibles nécessaires pour obtenir les résultats souhaités, il convient de mettre l'accent sur les stratégies de style de vie visant à atténuer ces effets néfastes, comme la qualité du régime alimentaire, le niveau d'activité physique, ainsi que la qualité et la durée du sommeil.”